Overview

Aperçu de certains problèmes de santé mentale et de leur "cooccurrence" avec l'autisme

Dr. David Nicholas | Dr. Ade Orimalade | Christopher Kilmer | Aisouda Savadlou
Cette vue d'ensemble identifie des exemples sélectionnés de problèmes de santé mentale qui peuvent coexister avec l'autisme, y compris les taux de prévalence. Nous abordons certaines considérations clés liées à l'évaluation et au soutien des personnes autistes ayant des problèmes de santé mentale coexistants. Cette revue comprend une réflexion sur ces troubles coexistants par le Dr Ade Orimalade, psychiatre spécialisé dans l'autisme et la santé mentale.

Auteurs: David Nicholas(1), Ade Orimalade(2), Christopher Kilmer(1) et Aisouda Savadlou(1)
(1) Faculté de travail social, Université de Calgary
(2) Faculté de médecine et d'odontologie, Université de l'Alberta

 

 

 

 

1. Introduction

L'Agence de la santé publique du Canada (2014) définit la santé mentale comme "la capacité de chacun d'entre nous de ressentir, de penser et d'agir de manière à améliorer notre aptitude à jouir de la vie et à relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Il s'agit d'un sentiment positif de bien-être émotionnel et spirituel qui respecte l'importance de la culture, de l'équité, de la justice sociale, des interconnexions et de la dignité personnelle " (paragraphe 2). Certaines personnes autistes peuvent être confrontées à des problèmes de santé mentale. En général, les personnes autistes sont plus susceptibles d'avoir des problèmes de santé mentale que la population générale (Lai et al., 2019). Dans certains cas, ces problèmes peuvent être difficiles, mais n'ont pas d'impact important sur la vie quotidienne. En revanche, des problèmes de santé mentale ou des diagnostics plus difficiles peuvent affecter la qualité de vie, le fonctionnement quotidien et les résultats (Lai et al., 2019). Il peut être difficile de comprendre quelles caractéristiques ou quels défis sont liés à l'autisme par rapport à un problème de santé mentale coexistant, et en retour, quelle voie est la meilleure pour le traitement et le soutien.

Dans une ressource informative en ligne intitulée "Mental Health Literacy Guide for Autism" ( https://www.yorku.ca/health/lab/ddmh/mental-health-literacy-guide-for-autism-version-francaise ), les auteurs soulignent l'importance d'améliorer la compréhension de la santé mentale pour accroître les connaissances, accéder à l'aide nécessaire et réduire la stigmatisation. Nous recommandons cette ressource utile qui met l'accent sur l'apprentissage et le soutien d'une santé mentale positive.

Dans l'aperçu qui suit, nous examinons brièvement certains problèmes de santé mentale ou " diagnostics " décrits dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (5e édition, DSM-5 text rev. ; APA, 2022) (DSM-5-TR) (à l'exception de notre inclusion du " burnout autistique ", qui n'est pas indiqué dans le DSM-5-TR). Pour chaque défi/condition de santé mentale identifié, nous faisons brièvement référence à la recherche qui traite de sa cooccurrence avec l'autisme. Cet aperçu n'est pas un guide complet sur la santé mentale et l'autisme. Au contraire, il ne fait qu'identifier brièvement les éléments de certains problèmes de santé mentale potentiellement "coexistants" : (A) l'anxiété, (B) la dépression, (C) le trouble déficitaire de l'attention/hyperactivité (TDAH) (notez que certaines personnes qui s'alignent sur les soins neurodivergents ne considèrent pas le TDAH comme un problème de santé mentale, mais plutôt comme l'expression d'une différence), (B) l'anxiété, (C) la dépression, mais plutôt l'expression d'une différence), (D) le trouble bipolaire, (E) l'épuisement professionnel des autistes, (F) les troubles alimentaires, (G) les troubles obsessionnels compulsifs (TOC), (H) le syndrome de stress post-traumatique (SSPT), et (I) la schizophrénie et la psychose. Nous reconnaissons qu'il existe de nombreux autres problèmes de santé mentale, mais ils ne sont pas abordés dans les pages limitées de cette vue d'ensemble.

Cet aperçu comprend également une réflexion et un commentaire basés sur une conversation avec le Dr Ade Orimalade, psychiatre spécialisé dans l'autisme et la santé mentale. Le Dr Orimalade est professeur clinique adjoint au département de psychiatrie de la faculté de médecine et de dentisterie de l'université de l'Alberta.


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2. Une note de prudence

Cette vue d'ensemble a été rédigée à l'intention de publics multiples, tels que les personnes autistes, les membres de leur famille, les alliés, les défenseurs et les prestataires de services. Nous espérons qu'il sera instructif, mais nous sommes conscients que les informations qu'il contient peuvent être déclenchantes ou dérangeantes. Il est important de se rappeler que les références aux défis, aux diagnostics ou aux expériences difficiles ne signifient pas que toutes les personnes autistes sont confrontées à ces défis.

Si vous ou une autre personne a besoin d'aide ou de soutien, nous vous encourageons vivement à vous adresser à votre médecin, à un thérapeute en santé mentale ou à d'autres personnes que vous jugez utiles. Si vous avez besoin d'une aide immédiate, rendez-vous au service des urgences de votre hôpital local ou contactez le 911. Appeler le 911 est une option importante en cas de détresse urgente et en cas d'urgence. Parmi les autres ressources importantes, citons les lignes d'écoute téléphonique et, pour certains, les lignes d'écoute téléphonique par SMS, qui sont plus accessibles. Une liste de ressources se trouve à la fin de cet aperçu.


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3. Contexte : Perspectives sur la neurodiversité et la santé mentale

Il existe de multiples façons d'aborder et de comprendre l'autisme, la neurodiversité et les troubles de la santé mentale. Traditionnellement, le modèle médical perçoit l'autisme comme un "trouble" et aborde les traitements comme un moyen de traiter les caractéristiques autistiques (Shyman, 2016). Le DSM-5-TR (APA, 2022) est le principal guide utilisé par les cliniciens en Amérique du Nord pour spécifier les critères d'un diagnostic d'autisme, ainsi que pour diagnostiquer un trouble de santé mentale.

D'autres approches ont vu le jour dans le domaine de la neurodiversité et offrent d'autres moyens de comprendre l'autisme, qui ne sont pas fondés sur les notions de "déficit" ou de "trouble". Le modèle social du handicap, par exemple, identifie les façons dont les barrières au sein de la société imposent des défis aux individus. Par exemple, les barrières dans la société et le secteur de l'emploi peuvent rendre difficile l'obtention d'un emploi intéressant pour les personnes neurodiverses (Oliver, 2013).

La perspective de la neurodiversité remet en question les notions de " déficit " et de " normal ", suggérant que les cerveaux sont diversifiés. Dans ce modèle, il n'y a pas de cerveau " normal " et l'autisme se situe dans cette neurodiversité globale (Baron-Cohen, 2017 ; Singer, 1998). La perspective de la neurodiversité offre une optique importante pour identifier les individus comme étant diversifiée avec une gamme de forces et de défis (Robertson et al., 2009). Comme indiqué dans une boîte à outils d'AIDE Canada sur l'autisme et le TDAH, les trois composantes de la neurodiversité sont les suivantes : "1) la neurodiversité est précieuse et reflète la variation naturelle chez les humains ; 2) le concept de cerveau "normal" ou "sain" est une construction sociale ; et 3) comme d'autres formes d'êtres humains, la neurodiversité est un élément essentiel de l'identité, et 3) comme d'autres formes de diversité humaine, l'acceptation de la neurodiversité peut être "une source de potentiel créatif" (Walker, 2014)" (voir la boîte à outils d'AIDE Canada intitulée "Considérer la cooccurrence de l'autisme et du trouble déficitaire de l'attention/hyperactivité", à l'adresse https://aidecanada.ca/fr/resources/apprendre/connaissances-de-base-sur-le-tsa-et-la-di/consid%C3%A9rant-la-cooccurrence-de-l'autisme-et-du-trouble-de-d%C3%A9ficit-de-l'attention-hyperactivit%C3%A9 ).

La perspective de la neurodiversité attire l'attention sur les éléments de notre société qui posent des problèmes aux personnes autistes, et encourage une réflexion critique et une évolution vers des changements proactifs (Robertson et al., 2009). De nombreuses personnes neurodivergentes se sentent marginalisées dans la société, ce qui peut avoir un impact négatif sur leur bien-être. Bien que certains changements aient été amorcés au sein de la société, d'autres changements sont nécessaires pour créer des espaces accessibles et des opportunités d'épanouissement.

Il est important de tenir compte de ces nouvelles perspectives lorsque l'on critique les hypothèses et les barrières imposées qui sont fondées sur la capacité, c'est-à-dire discriminatoires et marginalisant. Remettre en question les idées et les pratiques incapables peut contribuer grandement à favoriser le bien-être. Ces différentes façons de comprendre l'autisme constituent une toile de fond importante pour les cliniciens lorsqu'ils évaluent et soutiennent les personnes autistes et/ou ayant des problèmes de santé mentale.


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4. Évaluation de la coexistence de l'autisme et de la santé mentale

Dans une revue de la littérature (c'est-à-dire une comparaison planifiée de plusieurs études sur un sujet spécifique), Deprey & Ozonoff (2018) rapportent que plus de 70 % des enfants autistes répondent aux critères d'un défi comportemental ou émotionnel supplémentaire, et que plus de 40 % d'entre eux ont deux diagnostics de santé mentale ou plus. Il peut être difficile de démêler un ou plusieurs diagnostics d'autisme (Autism Mental Health Literacy Project [AM-HeLP] Group, 2021). Deprey & Ozonoff (2018) énumèrent certains des facteurs qui peuvent entraver le processus d'évaluation : a) la normalisation et la standardisation des outils d'évaluation ; b) l'autodéclaration ; c) les différences d'expression ; d) les diagnostics principaux, secondaires et différentiels ; et e) l'âge et le sexe. Chacun de ces facteurs est brièvement mentionné ci-dessous, avec une réflexion plus approfondie proposée par le Dr Orimalade. Pour plus de détails, nous suggérons de se référer au travail de Deprey & Ozonoff (2018). Après ces domaines de considération, divers domaines de défis ou de diagnostics en matière de santé mentale sont brièvement présentés.

a) Normalisation des outils d'évaluation

Les outils d'évaluation utilisés par les cliniciens pour diagnostiquer les troubles mentaux ont fait l'objet d'un processus de standardisation et de normalisation. La normalisation signifie que l'outil a été uniformisé afin que différentes personnes puissent l'administrer et que les résultats puissent être notés de la même manière. Les outils normalisés font l'objet d'un processus rigoureux de mise au point afin de s'assurer qu'ils mesurent bien ce qu'ils sont censés mesurer. La normalisation fait référence au score moyen attendu pour un outil d'évaluation donné. Malheureusement, les personnes autistes n'ont généralement pas été incluses dans le processus de normalisation, ce qui remet en question la précision de ces outils pour elles.

b) Déclaration volontaire

Les cliniciens recueillent des informations à partir des déclarations des individus sur leurs pensées, leurs sentiments et leurs expériences internes. Pour certaines personnes autistes, et en particulier les personnes ayant une déficience intellectuelle et/ou des difficultés de communication, l'expression de ces informations souvent abstraites peut s'avérer difficile. D'autres, en revanche, n'ont pas ou peu de difficultés à exprimer ces éléments.

c) Différences d'expression

L'autisme peut avoir un impact sur l'expression d'autres conditions (par exemple, les défis de santé mentale) ou vice versa. Un exemple donné par Deprey & Ozonoff (2018) comprend l'anxiété pour une personne autiste apparaissant sous la forme d'une insistance sur la similitude éventuellement au lieu de signes physiques d'anxiété, tels que des maux d'estomac ou des maux de tête. Dans une présentation sur l'anxiété et la dépression dans l'autisme, le Dr Roma Vasa note que les personnes autistes peuvent développer des problèmes de santé mentale de la même manière ou différemment des personnes non autistes. Les variations dans la manière dont les problèmes sont exprimés peuvent potentiellement refléter une série de facteurs tels que la présence ou l'absence de déficience intellectuelle, les différences neurocognitives, les variations dans les compétences verbales et/ou l'expressivité des émotions (Pathfinders for Autism, 2021). Les diagnosticiens et les cliniciens doivent prendre en compte cette gamme d'expressions, y compris (i) les conseils du DSM-5-TR, mais aussi (ii) être attentifs à ce que le Dr Vasa appelle des " présentations distinctes " parmi les personnes autistes. La précision de l'évaluation par le diagnosticien/clinicien est importante pour éviter de passer à côté de ce que vit réellement la personne autiste et, surtout, pour décider des ressources/interventions à proposer. Pour plus de détails, voir la présentation du Dr Vasa intitulée "Tackling anxiety and depression in autism spectrum disorder ‘’(Faire face à l'anxiété et à la dépression dans les troubles du spectre autistique ) à l'adresse https://www.youtube.com/watch?v=WzTsX9OjqMU (Pathfinders for Autism, 2021). (Seulement disponible en anglais.)

d) Diagnostic principal, secondaire et différentiel

Le DSM-5-TR demande aux praticiens d'attribuer un diagnostic comme diagnostic principal, les autres diagnostics étant considérés comme secondaires. Le diagnostic différentiel consiste à dresser une liste des diagnostics possibles, puis à les comparer pour déterminer le diagnostic principal. Il est bien sûr possible qu'une personne ait l'autisme et d'autres diagnostics, mais il est également possible qu'un diagnostic d'autisme ne soit pas exact et que la personne ait une ou de plusieurs autres maladies. Cette possibilité souligne l'importance du processus de diagnostic différentiel pour les praticiens. À propos de ce défi, le Dr Orimalade a fait remarquer que "le principal obstacle qui empêche les personnes autistes cooccurrentes de bénéficier d’ un soutien adéquat est la mauvaise identification du double diagnostic. Si nous n'identifions pas qu'une personne autiste particulière a également un autre diagnostic de santé mentale (si c'est le cas), cela va constituer un obstacle pour que cette personne reçoive un soutien adéquat. Cette mauvaise identification se traduit également par des lacunes au niveau de la formation, de l'expertise et de la prestation de services. Beaucoup de personnes autistes que j'ai rencontrées m'ont dit : "Mon problème, c'est que le psychiatre ne me comprend pas. Je me rends au cabinet, et je passe cinq minutes à poser quelques questions. Il ne comprend pas ce que je vis". En outre, certains facteurs liés au patient constituent des obstacles à la communication pour certaines personnes autistes, comme la difficulté à exprimer ses sentiments.

e) Âge et sexe

Il est important de considérer comment l'âge et le sexe peuvent avoir un impact sur l'état d'une personne et sur la façon dont elle le vit. En ce qui concerne l'âge, le Dr Orimalade a souligné l'importance de prendre en compte les différences d'âge : "Je pense que des recherches supplémentaires sont nécessaires dans ce domaine, car on ne sait pas très bien comment l'autisme varie en fonction de l'âge. Ce que nous pouvons dire, c'est que les personnes autistes semblent, avec le temps, apprendre des stratégies d'adaptation pour faire face à certains des défis auxquels elles sont confrontées. Avec l'âge, elles sont plus à même de se masquer et de se camoufler, ou elles ont appris certains modes de communication sociale.

Mais en ce qui concerne certains des autres symptômes fondamentaux de l'autisme, tels que les intérêts et les comportements répétitifs et restrictifs, et/ou la rigidité et le caractère concret, il n'y a pas de recherches précises sur cet aspect. D'après mon expérience, j'ai l'impression que certains de ces symptômes fondamentaux n'ont pas tendance à s'améliorer. Des choses comme la rigidité et l'insistance sur l'uniformité peuvent devenir plus prononcées. Chez certains de mes patients âgés, les caractéristiques autistiques fondamentales ont tendance à être plus grossières que dans la population plus jeune. Les sensibilités sensorielles ont tendance à rester statiques".

Il est urgent de mener des recherches sur la manière dont le sexe et le genre peuvent être liés à l'autisme et aux troubles concomitants. Nous savons que le sexe influe sur l'expression autistique et que certains troubles concomitants se manifestent différemment chez les femmes que chez les hommes (voir les exemples dans la section suivante). Les différences entre le sexe et le genre sont abordées dans une excellente boîte à outils du Dr Glenis Benson intitulée "L'autisme, ce n'est plus réservé aux hommes: Examen de la partie du spectre féminine et non binaire " ( https://aidecanada.ca/fr/resources/apprendre/connaissances-de-base-sur-le-tsa-et-la-di/l'autisme-ce-n'est-plus-r%C3%A9serv%C3%A9-aux-hommes ). Ces considérations soulèvent des questions importantes sur l'interaction entre le sexe, l'autisme et la santé mentale, et appellent à des recherches sur les différences de sexe et de genre.  Theresa Jubenville-Wood, l'une des évaluatrices de ce document, a ajouté : "Ce qui est important pour l'expérience des femmes, c'est que les critères actuels de l'autisme dans le DSM-5-TR et les outils d'évaluation sont largement basés sur une présentation jeune et masculine. Les femmes et les filles n'ont pas forcément la même présentation ou les mêmes difficultés, et les procédures d'évaluation telles qu'elles existent actuellement peuvent plus facilement ne pas les détecter. L'âge du diagnostic tend à être plus élevé chez les femmes étant donné que les présentations antérieures peuvent ne pas être identifiées et qu'un diagnostic posé plus tard dans la vie peut avoir des implications sur la santé mentale et la formation de l'identité."


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5. Exemples d'affections mentales concomitantes

Dans la section suivante, certains défis/conditions liés à la santé mentale sont identifiés. Ces brèves descriptions font référence à une sélection d'ouvrages qui ont examiné la cooccurrence potentielle avec l'autisme chez certaines personnes autistes (mais certainement pas toutes). Comme indiqué précédemment, il ne s'agit pas d'une liste exhaustive des problèmes de santé mentale ; au contraire, nous ne présentons qu'un nombre très limité de problèmes de santé mentale. Ces brèves descriptions ne sont pas très détaillées ; nous ne pouvons pas présenter la complexité de chaque problème de santé mentale. Si vous souhaitez obtenir davantage d'informations (y compris des détails et des critères de diagnostic, ainsi que des traitements), veuillez consulter des praticiens de l'autisme et/ou de la santé mentale, et/ou chercher d'autres ressources.

Les descriptions ci-dessous comprennent ce que l'on appelle le "taux de prévalence", c'est-à-dire le nombre de personnes ayant une certaine affection ; ce taux peut changer au fur et à mesure que de nouvelles informations sont disponibles. En outre, nous aborderons très brièvement et de manière générale les traitements couramment utilisés pour les différentes affections. Il est essentiel de noter que les traitements doivent être personnalisés pour chaque individu et qu'il est donc important qu'ils soient évalués par un praticien de la santé mentale.

A) Anxiété

Comme le décrit le DSM-5-TR, les troubles anxieux vont au-delà de la nervosité, des peurs ou de l'anxiété typiques en raison de leur nature ou de leur durée excessive, telle que déterminée par un clinicien (APA, 2022). Dans le DSM-5-TR (APA, 2022), les troubles anxieux sont divisés en plusieurs types différents, qui sont brièvement présentés ci-dessous.

  1. 1. Trouble anxieux généralisé : inquiétude permanente et excessive à propos d'un certain nombre de choses, y compris les activités quotidiennes.
  2. 2. Le trouble panique : l'expérience des attaques de panique
  3. 3. Phobies spécifiques : peur excessive de quelque chose qui n'est généralement pas considéré comme dangereux.
  4. 4. Trouble de l'anxiété sociale : gêne extrême dans les situations sociales et crainte d'être jugé, gêné ou mal traité dans ces interactions.
  5. 5. Trouble d'anxiété de séparation : peur d'être séparé de quelqu'un qui va au-delà de ce qui est approprié pour le stade de développement actuel.
  6. 6. Agoraphobie : peur et anxiété constantes liées à l'incapacité d'échapper à des situations telles que les espaces publics, les foules, les espaces clos ou le fait d'être seul à l'extérieur de la maison.
  7. 7. Mutisme sélectif : l'individu ne parle pas dans certaines situations sociales alors qu'il le fait dans d'autres situations. Ce phénomène ne se produit que chez les enfants et non chez les adultes.
  8. 8. Anxiété induite par une substance ou un médicament : anxiété résultant de la consommation ou du sevrage de substances (y compris de médicaments), ou anxiété causée par une autre affection médicale (APA, 2022).

Les troubles anxieux peuvent apparaître dès l'enfance et se poursuivre à l'âge adulte, surtout s'ils ne sont pas traités (APA, 2022). Le traitement peut comprendre une psychothérapie et/ou des médicaments (APA, 2023a).

Le DSM-5-TR indique que dans la population générale, les troubles anxieux sont deux fois plus fréquents chez les femmes que chez les hommes (APA, 2022). Des études ont montré que les enfants de la population générale ont un taux d'anxiété compris entre 8 % à 27 %, et les adultes de la population générale dans une proportion de 13 % à 29 % (Kent & Simonoff, 2017). Les femmes semblent être diagnostiquées 1,5 fois plus souvent que les hommes (Kent & Simonoff, 2017). En termes de prévalence dans la population autiste, les études rapportent un taux plus élevé de troubles anxieux par rapport à la population générale, avec des fourchettes allant de 42 % à 79 % (Kent & Simonoff, 2017). L'anxiété semble également plus souvent cooccurrente chez les personnes ayant à la fois une déficience intellectuelle et un autisme que chez les personnes ayant une déficience intellectuelle, mais pas d'autisme (Kent & Simonoff, 2017).

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour explorer comment l'autisme peut avoir un impact sur l'anxiété (et vice versa), et quel impact la cooccurrence de la déficience intellectuelle peut avoir (Kent & Simonoff, 2017). Des recherches sont également nécessaires pour comprendre comment l'anxiété peut évoluer au fil du temps, à mesure qu'une personne vieillit (Kent & Simonoff, 2017). En réfléchissant à ce domaine, le Dr Orimalade a déclaré : "Les troubles anxieux sont l'une des affections cooccurrentes les plus courantes avec l'autisme. Le trouble d'anxiété sociale brouille souvent le diagnostic d'autisme, car les autistes comme les personnes ayant un trouble d'anxiété sociale peuvent avoir une anxiété accrue dans le domaine des interactions sociales. Les personnes ayant un  trouble d'anxiété sociale peuvent ne pas avoir d'amis et mener une vie très isolée sur le plan social, ce qui est également le cas des autistes. L'une des principales différences entre le trouble d'anxiété sociale et l'autisme est la peur d'une évaluation négative, que les personnes ayant un trouble d'anxiété sociale éprouvent. Une personne autiste n'a pas nécessairement peur d'être évaluée négativement. Mais pour compliquer encore les choses, une personne autiste peut également avoir un trouble de l'anxiété sociale en tant que pathologie concomitante.

B) Dépression (trouble dépressif majeur)

La dépression (trouble dépressif majeur) affecte l'humeur, la pensée et les actions d'un individu. Un diagnostic de dépression est spécifié par les critères décrits dans le DSM-5-TR - tels que déterminés par un praticien de la santé mentale. Il existe une série de symptômes et de critères pour déterminer ce diagnostic. Ceux-ci incluent une humeur dépressive et/ou une perte d'intérêt pour ce qui était apprécié auparavant, ainsi que d'autres critères incluant un nombre requis des caractéristiques suivantes (chacune avec des définitions/critères spécifiques dans le DSM-5-TR) : changement d'appétit ou de poids, baisse d'énergie, troubles du sommeil, difficultés à penser, sentiments de culpabilité et de dévalorisation, et/ou pensées suicidaires (APA, 2022). Pour qu'un diagnostic soit posé, ces symptômes doivent avoir affecté le fonctionnement de base de l'individu et être présents depuis au moins deux semaines (APA, 2022). Il est important de noter que l'évaluation et le diagnostic de la dépression reflètent de multiples considérations et classifications/critères ; par conséquent, l'évaluation et la détermination par un praticien de la santé mentale sont importantes.

La littérature indique que certaines conditions médicales peuvent provoquer des symptômes similaires à ceux de la dépression, il est donc important d'exclure ces conditions (APA, 2022). En outre, la dépression et l'anxiété coexistent souvent (APA, 2022 ; Autism Mental Health Literacy Project [AM-HeLP] Group, 2021). Le traitement de la dépression fait souvent appel à des médicaments et/ou à la psychothérapie, et il est recommandé aux individus de prendre des mesures pour adopter un mode de vie plus sain, comme dormir suffisamment et faire de l'exercice (APA, 2023b).

On estime qu'une personne sur six dans la population générale aura une dépression au cours de sa vie, et que cette maladie est plus souvent diagnostiquée chez les femmes (APA, 2023b). La dépression chez les personnes autistes serait plus fréquente que dans la population générale (Deprey & Ozonoff, 2018). Deprey & Ozonoff (2018) ont indiqué que les principales préoccupations ou indicateurs de la dépression chez les personnes autistes peuvent inclure : des changements dans le fonctionnement, une augmentation de l'agressivité, une augmentation de l'automutilation, une irritabilité accrue, une perte d'intérêt pour des sujets particuliers, des troubles du sommeil, et/ou une perte de contrôle des intestins. Le Dr Orimalade remarque : "Une personne déprimée peut présenter une expression faciale très fade, un contact visuel médiocre, une tête baissée tout au long d'une rencontre sociale. Cela est dû à la dépression, mais il peut aussi s'agir de caractéristiques autistiques. Il y a donc ce "manque d'intérêt" dans la dépression, appelé anhédonie, qui peut parfois être observé dans l'autisme en termes de retrait social ou d'évitement des interactions sociales. "

C) Trouble du déficit de l'attention/hyperactivité (TDAH)

Selon le DSM-5-TR, le TDAH est un trouble neurodéveloppemental caractérisé par l'inattention et/ou l'hyperactivité (APA, 2022). Les trois présentations du TDAH reconnaissent les différentes variations dans la façon dont les caractéristiques du TDAH peuvent se présenter : i) principalement inattentif, ii) principalement hyperactif, et iii) une présentation combinée dans laquelle un individu présente à la fois des caractéristiques d'inattention et d'hyperactivité (APA, 2022). Les caractéristiques et la prévalence du TDAH sont différentes pour les hommes et les femmes. On estime que le TDAH a un taux de prévalence mondial de 7,2 % chez les enfants (APA, 2022). Le TDAH est plus souvent diagnostiqué chez les garçons (12,9 %) que chez les filles (5,6 %) (Danielson et al., 2018). Toutefois, des chercheurs ont suggéré qu'il pourrait s'agir d'une représentation inexacte, car la présentation féminine du TDAH est différente de celle des hommes, et il existe un biais lié au sexe/genre dans les outils de diagnostic (Mowlem et al., 2019a ; Mowlem et al., 2019b). Le traitement comprend souvent des médicaments ainsi qu'une formation et une thérapie comportementales pour l'individu et ses soignants (APA, 2023c).

Avant la publication du DSM-5 en 2013, les directives diagnostiques ne permettaient pas de poser un diagnostic concomitant d'autisme et de TDAH (APA, 2013). Cependant, les révisions du DSM-TR-5 permettent désormais un double diagnostic de l'autisme et du TDAH lorsqu'une personne répond aux critères diagnostiques des deux (APA, 2022). Environ la moitié des enfants autistes (43,8 %-54 %) aurait un TDAH (Casseus et al., 2023 ; Stevens et al., 2016).

Le Dr Orimalade note que "le TDAH est très difficile à distinguer de l'autisme. Beaucoup d'autistes, en particulier ceux ayant une déficience intellectuelle concomitante, ont des problèmes sensoriels et/oi ujy u de mouvement qui les poussent à bouger d'une manière similaire à l'hyperactivité du TDAH". Pour un examen plus approfondi de l'autisme et du TDAH, veuillez consulter l'étude d'AIDE Canada (mentionnée plus haut) intitulée "Considérant la cooccurrence de l'autisme et du trouble de déficit de l'attention/hyperactivité" à l'adresse suivante : https://aidecanada.ca/fr/resources/apprendre/connaissances-de-base-sur-le-tsa-et-la-di/consid%C3%A9rant-la-cooccurrence-de-l'autisme-et-du-trouble-de-d%C3%A9ficit-de-l'attention-hyperactivit%C3%A9 .

D) Trouble bipolaire

Le trouble bipolaire affecte l'humeur et le niveau d'énergie. Les personnes ayant un trouble bipolaire connaissent des "épisodes" liés à leur humeur qui peuvent durer des jours ou des semaines, en plus des périodes d'humeur neutre (APA, 2022). Les épisodes sont généralement divisés en deux types : (1) maniaque, qui implique une joie ou une irritabilité extrême, ou (2) dépressive, qui implique une tristesse et une fatigue intenses (APA, 2022). Le trouble bipolaire est classé et différencié en différents types (par exemple, trouble bipolaire I, trouble bipolaire II, trouble cyclothymique), sur la base de critères prescrits (APA, 2022). Les médicaments et la psychothérapie sont des méthodes courantes de traitement du trouble bipolaire (APA, 2023d).

Le taux de prévalence sur 12 mois est indiqué par type, comme suit : 1,5 % pour le trouble bipolaire I et 0,8 % pour le trouble bipolaire II, le trouble cyclothymique ayant un taux de prévalence au cours de la vie de 0,4 à 2,5 % (APA, 2022). Les études s'accordent généralement sur le fait que la cooccurrence du trouble bipolaire avec l'autisme est plus élevée que dans la population générale (Varcin et al., 2022). Bien qu'il n'y ait pas de consensus sur la prévalence du trouble bipolaire chez les adultes autistes, une estimation est d'environ 7,5 % (Varcin et al., 2022). Les femmes autistes sont plus souvent diagnostiquées comme ayant un trouble bipolaire concomitant (Varcin et al., 2022). Un examen récent de la documentation de recherche par Varcin et al. (2022) conclut qu'il y a peu de recherche sur la cooccurrence du trouble bipolaire et de l'autisme.

E) Burnout autistique

Le burnout autistique est un concept relativement nouveau dans la littérature de recherche. La consultation d'adultes autistes a conduit à la définition et aux caractéristiques suivantes de l'épuisement professionnel autistique (Higgins et al., 2021) : Le burnout autistique est un état gravement débilitant dont l'apparition est précédée d'une fatigue liée au camouflage ou au masquage des traits autistiques, aux interactions interpersonnelles, à une surcharge d'apports cognitifs (définis comme " pensée et traitement mental "), à un environnement sensoriel non adapté aux sensibilités autistiques, et/ou à d'autres facteurs de stress ou de changement supplémentaires. L'apparition et les épisodes de burnout autistique peuvent interagir avec des conditions de santé physique et/ou mentale cooccurrente" (p. 2365). Pour qu'il y ait burnout autistique, les adultes autistes doivent éprouver un " épuisement mental et physique significatif " et un " retrait interpersonnel " (Higgins et al., 2021, p. 2365), combinés à au moins l'un des éléments suivants :

  1. "Réduction significative du fonctionnement social, professionnel, scolaire, comportemental ou d'autres domaines importants".
  2. "Confusion, difficultés avec les fonctions exécutives et/ou états dissociatifs".
  3. "Intensité accrue des traits autistiques et/ou capacité réduite de camouflage/masquage, par exemple, sensibilité sensorielle accrue, comportement répétitif ou stimulant, difficulté à s'engager ou à communiquer avec les autres " (Higgins et al., 2021, p. 2365).

L'épuisement autistique est distinct de la dépression et des troubles anxieux, mais ces conditions peuvent contribuer à l'épuisement autistique. Un modèle conceptuel énumère certains facteurs clés qui peuvent avoir un impact négatif ou positif sur le risque d'épuisement professionnel des autistes (Mantzalas et al., 2022) :

  1. Exigences personnelles, telles que les traits autistiques élevés et le masquage/camouflage à long terme
  2. La tension mentale, telle que la dépression, l'anxiété ou le stress
  3. Des variables supplémentaires, telles que les attentes sociales liées au sexe, à l'âge, aux changements de vie (par exemple, les attentes liées aux rôles des hommes et des femmes, les attentes liées à l'âge, les changements de vie/sociaux liés au vieillissement), qui peuvent imposer un stress aux individus.
  4. Les ressources personnelles, telles que les comportements de stimulation, la conscience de soi et les soutiens sociaux.
  5. Le bien-être, tel que la satisfaction de vivre, le sentiment d'appartenance et l'engagement significatif dans les communautés.

La présence de facteurs positifs et l'absence de facteurs négatifs peuvent aider à prévenir l'épuisement autistique, tandis que l'absence de facteurs positifs et la présence de facteurs négatifs peuvent augmenter l'épuisement autistique possible. L'examen de ces facteurs peut aider à développer des stratégies pour prévenir ou atténuer l'épuisement professionnel des autistes (Mantzalas et al., 2022). Pour de plus amples renseignements sur l'épuisement professionnel des autistes, y compris les stratégies pour y remédier, veuillez consulter la " Collection d'information sur l'épuisement professionnel " d'AIDE Canada à l'adresse suivante : https://aidecanada.ca/fr/resources/apprendre/connaissances-de-base-sur-le-tsa-et-la-di/collection-d'%C3%A9puisement-professionnel .

F) Troubles de l’alimentation.

Les troubles de l'alimentation impliquent des comportements alimentaires néfastes qui affectent le bien-être physique et mental et peuvent se manifester de différentes manières. Les comportements associés à tous les types de troubles de l'alimentation peuvent entraîner diverses complications physiques ou mentales susceptibles de mettre la vie en danger en raison de la pression exercée sur le corps et l'esprit (APA, 2022). Les types de troubles du comportement alimentaire mentionnés dans le DSM-5-TR (APA, 2022) sont les suivants :

  1. Anorexie nerveuse : peur de prendre du poids et recours à des stratégies pour perdre ou éviter de prendre du poids, comme le jeûne, les régimes, l'exercice physique excessif et/ou des périodes occasionnelles de frénésie alimentaire (manger beaucoup en peu de temps) et de purge (vomir ou utiliser des laxatifs pour expulser la nourriture). Le traitement comprend souvent une éducation nutritionnelle destinée à la fois à l'individu et à son soignant (APA, 2023e).
  2. Boulimie : comme dans l'anorexie mentale, la peur de prendre du poids est mêlée à une auto-évaluation négative ; les individus alternent entre des comportements visant à empêcher la prise de poids et à purger leur corps de la nourriture, et des crises de boulimie intenses. Les personnes touchées peuvent avoir n'importe quel poids, mais l'anorexie mentale est généralement diagnostiquée chez les personnes en sous-poids. La boulimie est souvent plus difficile à remarquer par les autres, car les comportements d'ingestion et de purge se font souvent en secret. La psychothérapie et l'éducation de l'individu et de ses soignants sont couramment proposées, parfois avec un soutien médicamenteux (APA, 2023e).
  3. Trouble de l'hyperphagie boulimique : semblable à la boulimie, mais la personne n'adopte pas les comportements visant à prévenir la prise de poids. Les approches thérapeutiques peuvent être similaires à celles utilisées pour la boulimie (APA, 2023e).
  4. Trouble de l'évitement/de la restriction alimentaire : troubles de l'alimentation entraînant des carences nutritionnelles dues au fait de ne pas manger, à des préférences alimentaires strictes ou à l'anxiété liée à l'ingestion d'aliments (comme la peur de s'étouffer ou d'avoir une réaction allergique). Le traitement implique souvent de rencontrer plusieurs spécialistes (santé mentale, diététique/nutrition) pour élaborer un plan individualisé (APA, 2023e).
  5. Pica : le fait de manger des objets non alimentaires, tels que du papier, des pierres ou des cheveux, de manière répétée pendant plus d'un mois. Les individus peuvent d'abord être testés pour des problèmes nutritionnels, puis être engagés dans une thérapie comportementale (APA, 2023e).
  6. Trouble de la rumination : le fait d'avaler des aliments de façon répétée, de les régurgiter dans la bouche, puis de les mâcher et de les avaler à nouveau, ou de les recracher. Ce trouble doit se manifester pendant plus d'un mois et ne pas être lié à une affection médicale pour qu'un diagnostic soit posé (APA, 2022). Le traitement peut inclure un entraînement respiratoire pour pouvoir avaler et digérer les aliments (Cleveland Clinic, 2019).

Les taux de prévalence sont les suivants : 0,6 %-0,8 % chez les hommes et les femmes pour l'anorexie mentale, 0,28 %-1 % chez les hommes et les femmes pour la boulimie, 0,85 %-2,8 % chez les hommes et les femmes pour l'hyperphagie boulimique, 0,3 % des personnes de plus de 15 ans pour le trouble de l'évitement/de la restriction alimentaire, 5 % chez les enfants ayant un pica et 1 %-2 % chez les enfants ayant un trouble de la rumination (APA, 2022). Les troubles de l'alimentation sont généralement plus fréquents chez les femmes que chez les hommes (APA, 2022).

Les données sont contradictoires en ce qui concerne la prévalence des troubles du comportement alimentaire chez les personnes autistes. Les études varient selon qu'elles indiquent que les troubles de l'alimentation sont plus ou moins fréquents chez les autistes que dans la population générale (Lugo-Marín et al., 2019). Les études portant sur les personnes ayant reçu un diagnostic de trouble de l'alimentation ont révélé un pourcentage élevé de personnes ayant reçu un diagnostic d'autisme ou ayant obtenu des résultats élevés aux tests de traits autistiques (Inoue et al., 2021 ; Parsons, 2023). L'anorexie mentale a été identifiée comme le trouble alimentaire le plus courant dans les populations autistes (Lugo-Marín et al., 2019).

Le Dr Orimalade a déclaré : "Un trouble de l'alimentation est une autre condition cooccurrente courante. Il se peut que l'autisme se traduise par des préférences alimentaires dues à des problèmes sensoriels avec les aliments, ou par une rigidité et un refus du changement. Dans ce cas, la personne autiste pourrait être considérée comme ayant un "trouble alimentaire restrictif".  Si la personne a une image déformée de son corps, il s'agirait plutôt d'un trouble alimentaire pur. Le fait de provoquer des vomissements ou de prendre des mesures pour perdre du poids, comme l'exercice excessif, correspond davantage à un trouble de l'alimentation pur qu'à l'autisme. "

Bien que de nombreuses personnes autistes présentent des sensibilités alimentaires, des régimes restrictifs et des problèmes d'alimentation associés, il est important de noter que la gravité de ces problèmes ne justifie pas nécessairement un diagnostic de trouble de l'alimentation. Les expériences, les sensibilités et les besoins uniques des personnes autistes doivent être pris en compte et examinés (p. ex. problèmes médicaux, différences de traitement sensoriel, difficultés de motricité orale, préférence pour la similitude, anxiété, facteurs environnementaux, etc.) avant qu'un diagnostic de trouble de l'alimentation ne soit posé (voir la trousse d'outils d'AIDE Canada intitulée Boîte à outils sur les problèmes d'alimentation/alimentation : https://aidecanada.ca/fr/resources/apprendre/connaissances-de-base-sur-le-tsa-et-la-di/bo%C3%AEte-%C3%A0-outils-sur-les-probl%C3%A8mes-d'alimentation-alimentation ).

G) Troubles obsessionnels compulsifs (TOC)

Les personnes ayant des TOC ont des pensées intrusives (obsessions) qui les obligent à adopter certains comportements (compulsions). Si ces comportements ne sont pas jugés "corrects", la personne peut ressentir une détresse intense et craindre des conséquences négatives. Pour un diagnostic basé sur le DSM-5-TR, ces pensées et comportements doivent interférer avec la vie quotidienne, causer de la détresse et/ou prendre plus d'une heure par jour. En outre, pour un diagnostic selon le DSM-5-TR, les symptômes ne peuvent pas être attribués aux effets d'une substance, d'un problème médical ou d'un autre problème de santé mentale (APA, 2022).

À titre d'exemple de TOC, une personne peut avoir une peur intense d'être blessée et peut donc vérifier que les portes et les fenêtres sont verrouillées de manière répétée et excessive (APA, 2022). Le traitement des TOC associe généralement psychothérapie et médicaments (APA, 2023f).

Le TOC a un taux de prévalence sur 12 mois de 1,2 % de la population générale, et il est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes (APA, 2022). Les recherches sur la cooccurrence de l'autisme et des TOC sont très limitées, et aucune estimation n'est disponible sur la fréquence de ces troubles au sein des populations autistes (Deprey & Ozonoff, 2018). Cependant, certains chercheurs ont suggéré qu'il était rare d'être diagnostiqué avec les deux pathologies (Deprey & Ozonoff, 2018). Si les caractéristiques des TOC et de l'autisme partagent des tendances aux comportements ritualisés et répétitifs, une distinction importante est l'objectif du rituel.

Le Dr Orimalade explique que : "Les troubles obsessionnels compulsifs peuvent accompagner et confondre l'autisme. Les TOC s'accompagnent de comportements compulsifs souvent répétitifs, ce qui peut également être le cas de l'autisme. Pour moi, ce qui fait la différence entre les TOC et l'autisme, c'est généralement le degré de compulsion ou l'intention qui sous-tend le comportement. Par exemple, dans le cas d'un rituel, la personne pense-t-elle que "si je n'accomplis pas ce rituel, il m'arrivera quelque chose de fâcheux". Dans l'autisme, le comportement obsessionnel est plus apaisant. En revanche, dans le cas des TOC, le comportement est plus angoissant. Mais certains autistes présentant une déficience intellectuelle peuvent avoir des difficultés à décrire leurs émotions et ce qu'ils ressentent, de sorte qu'il est difficile d'obtenir le diagnostic dont on a besoin. "

H) Syndrome de stress post-traumatique (SSPT)/Traumatisme

Le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) peut survenir après qu'une personne a vécu un événement traumatisant, tel qu'une violence, une agression sexuelle ou une catastrophe naturelle. Le traumatisme peut être vécu directement ou en voyant ou en entendant parler de l'événement traumatisant. Le SSPT est diagnostiqué lorsque les symptômes durent depuis plus d'un mois, provoquent une détresse significative et affectent le fonctionnement de la personne (APA, 2022). Le traitement peut comprendre une psychothérapie, des médicaments et/ou la participation à un groupe de soutien (APA, 2023g). Le DSM-5-TR (APA, 2022) décrit différents types de symptômes pouvant survenir après le traumatisme :

  1. L'intrusion - implique des pensées, des rêves et des flash-backs de l'expérience.
  2. L'évitement - consiste à prendre des mesures pour éviter de penser à l'expérience ou d'en parler.
  3. Altérations de la cognition et de l'humeur : distorsion de la pensée et de la mémoire ; incapacité à éprouver des émotions positives et à être submergé par des émotions négatives.
  4. Altérations de l'excitation et de la réactivité - elles impliquent des problèmes liés à l'irritabilité, à un comportement imprudent, à des sentiments paranoïaques et à des changements négatifs au niveau de la concentration et du sommeil.

La prévalence du SSPT au cours de la vie est de 6,8 % chez les adultes et de 5,0 à 8,1 % chez les adolescents (APA, 2022). Les recherches sur la cooccurrence de l'autisme et du SSPT sont très limitées et il n'existe aucune estimation de la prévalence du SSPT dans les populations autistes. Cependant, les recherches limitées disponibles suggèrent que les personnes autistes sont plus susceptibles de subir des traumatismes et des SSPT (Haruvi-Lamdan et al., 2020). En outre, certains indicateurs montrent que l'expérience du traumatisme diffère potentiellement entre les populations autistes et non autistes (Haruvi-Lamdan et al., 2020 ; Rumball et al., 2020). Les expériences autistiques signalées d'événements traumatiques liés à des brimades non physiques et à des difficultés sociales ne sont pas incluses dans les critères diagnostiques actuels du DSM-TR-5, ce qui suggère que les outils diagnostiques actuels pourraient devoir être adaptés spécifiquement aux expériences autistiques (Rumball et al., 2020).

I) Schizophrénie et/ou psychose

La schizophrénie et la psychose se chevauchent souvent. Bien que les deux puissent être vécues indépendamment l'une de l'autre, la psychose est un symptôme courant de la schizophrénie (APA, 2022). La schizophrénie est une différence cérébrale dont les symptômes alternent entre dormants et actifs. Les symptômes actifs peuvent se manifester par des hallucinations et une déconnexion des expériences réelles, des difficultés à penser (y compris la mémoire) et à parler, des difficultés à exprimer des émotions ou des comportements qui peuvent sembler inhabituels (APA, 2022). Les symptômes de la schizophrénie, tels que spécifiés dans le DSM-5-TR, doivent répondre à des critères spécifiques, notamment de durée, avant qu'un diagnostic puisse être posé. Les médicaments et la psychothérapie sont des méthodes de traitement courantes (APA, 2023h).

La psychose "désigne un ensemble de symptômes caractérisés par une perte de contact avec la réalité.... Lorsqu'une personne connaît un épisode psychotique, ses pensées et ses perceptions sont perturbées et elle peut avoir des difficultés à comprendre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas" (APA, 2023h, paragraphe 5).

On estime que la schizophrénie a un taux de prévalence de 0,3 % à 0,7 % dans la population générale. La littérature a généralement noté des informations limitées sur la cooccurrence de l'autisme avec la schizophrénie (Deprey & Ozonoff 2018) et la psychose (Varcin et al., 2022). Une revue fournit une estimation générale selon laquelle la schizophrénie survient chez environ 0 à 35 % de la population autiste (Chisholm et al., 2015). Une autre étude estime que la psychose touche 9,4 % des adultes autistes (Varcin et al., 2022), ce qui est nettement plus élevé que le pourcentage estimé de 0,75 % des personnes de la population générale qui connaîtront une psychose au cours de leur vie (Moreno-Küstner et al., 2018). Le Dr Orimlade a fait remarquer ce qui suit : "environ 9 % des personnes autistes ont une psychose comme condition cooccurrente, et la psychose survient principalement chez les adultes." Il est également noté qu'il n'existe pas d'informations concluantes sur la question de savoir si la déficience intellectuelle cooccurrente au sein des populations autistes à un impact sur le taux de prévalence de la psychose (Varcin et al., 2022).

Le diagnostic de la schizophrénie et de la psychose est reconnu comme un défi pour la population autiste. Un article sur la schizophrénie suggère que des symptômes de présentation similaire, tels que des sensibilités sensorielles ressemblant à des hallucinations potentielles, ou des symptômes de chevauchement de comportements rituels et de retrait social peuvent être à l'origine d'une confusion diagnostique dans les populations autistes (Deprey & Ozonoff, 2018). Le Dr Orimalade note que : "Les symptômes communs de la psychose observés chez les personnes autistes sont les hallucinations. Et c'est là que réside la difficulté de déterminer si, par exemple, lorsque les autistes parlent d'eux-mêmes, ils traitent simplement des informations ou s'ils réagissent à des hallucinations. Le fait d'avoir des amis imaginaires est très courant chez les autistes, mais s'agit-il d'un délire qui consiste à croire qu'ils ont un ami avec lequel ils sont en relation et avec lequel ils interagissent ? Parfois, les personnes peuvent le constater visiblement, par exemple en libérant la chaise à côté d'elles parce qu'elles disent "c'est pour mon ami". Mais dans ce cas, les gens ne sont pas sûrs : s'agit-il d'une psychose ou d'un autisme ? Il est important de faire la part des choses, car cela a des conséquences sur le traitement. S'il s'agit d'une psychose, il faut traiter avec des médicaments antipsychotiques. "


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6. Soutien aux personnes ayant des troubles concomitants de l'autisme et de la santé mentale

La création de ressources d'évaluation améliorées est une étape clé vers un meilleur soutien aux personnes autistes ayant des troubles mentaux cooccurrents. Comme nous l'avons vu dans l'exemple du SSPT ci-dessus, il peut être nécessaire de développer ou de réviser les outils d'évaluation pour mieux les adapter à la gamme d'expériences et de présentations de l'autisme. L'étape de l'évaluation est cruciale, comme le souligne le Dr Orimalade : "Le diagnostic des troubles mentaux peut être très difficile, en particulier lorsque l'autisme coexiste avec des déficiences intellectuelles. La plupart du temps, le diagnostic est établi à partir de l'histoire clinique, de la même manière que pour les troubles psychiatriques généraux ou autres. Une bonne anamnèse clinique est très importante. Nous obtenons également des informations collatérales de la part des soignants, des familles et d'autres personnes qui connaissent la situation de base de l'individu, car souvent, ce que nous utilisons pour établir le diagnostic est un écart par rapport à la situation de base. Par exemple, un autiste qui a un ami imaginaire, mais qui s'en sort et fonctionne peut passer à la psychose parce que la façon dont il réagit à cet ami imaginaire qu'il a toujours eu est maintenant si extrême. Certains outils peuvent être utilisés pour filtrer les symptômes de troubles psychiatriques cooccurrents, mais rien ne vaut une anamnèse clinique approfondie".

Bien que les interventions pour divers problèmes de santé mentale dépassent le cadre de cet aperçu et nécessitent une évaluation et le soutien d'un praticien de la santé mentale, des informations générales sont disponibles en ligne, comme celles proposées par le groupe Autism Mental Health Literacy Project (AM-HeLP) (2021), intitulées " Mental Health Literacy Guide for Autism "( Guide d'alphabétisation en santé mentale pour l'autisme) (1st digital Ed.). Cette ressource propose des informations générales sur l'évaluation, le soutien psychosocial et les médicaments (voir la section 7 intitulée "Santé mentale des autistes et soutien formel" : https://www.yorku.ca/health/lab/ddmh/wp-content/uploads/sites/407/2021/04/Mental-Health-Literacy-Guide-for-Autism_Section-7.pdf ). (Seulement disponible en anglais.)

Des stratégies d'autosoins sont également identifiées, telles que l'aide mutuelle, les "Spoon shares", les "Pods", ainsi que des stratégies psychologiques, physiques, sociales, environnementales et spirituelles (voir la section 6 intitulée "Strategies to Promote Well-Being" (Stratégies pour promouvoir le bien-être): https://www.yorku.ca/health/lab/ddmh/wp-content/uploads/sites/407/2021/04/Mental-Health-Literacy-Guide-for-Autism_Section-6.pdf ). (Seulement disponible en anglais.)

Certaines stratégies particulièrement liées à l'épuisement professionnel des autistes sont brièvement présentées dans la trousse d'outils d'AIDE Canada intitulée “Épuisement autistique - Partie 2 - Stratégies de prévention et de rétablissement” : https://aidecanada.ca/fr/resources/apprendre/connaissances-de-base-sur-le-tsa-et-la-di/id%C3%A9es-%C3%A9mergentes-pour-comprendre-et-traiter-l'%C3%A9puisement-autistique .

Très brièvement, en ce qui concerne l'important domaine de l'utilisation des médicaments, une récente revue de la littérature a mis en évidence des questions problématiques. Par exemple, les effets des médicaments antipsychotiques dans le traitement des personnes autistes doivent faire l'objet de recherches plus approfondies, et les recherches existantes suggèrent un taux élevé de problèmes métaboliques chez les enfants autistes à la suite de l'utilisation de certains médicaments antipsychotiques. Ce type de résultats souligne la nécessité d'un suivi et d’une recherche attentive (Iasevoli et al., 2020). Le Dr Vasa souligne également que, dans certains cas, la prise de médicaments peut ne pas être tolérée par un individu (Pathfinders for Autism, 2021).

En plus d'assurer une évaluation et des services de santé mentale accessibles et appropriés aux personnes autistes, le Dr Vasa note l'importance d'assurer un soutien relatif à d'autres éléments importants de la vie des personnes (par exemple, l'apprentissage, le fonctionnement, la vocation, le logement, etc.) (Pathfinders for Autism, 2021).


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7. Pratiques des prestataires de services/soins de santé mentale

Le Dr Jubenville-Wood a étudié les traits et les pratiques nécessaires des praticiens de la santé mentale qui soutiennent les personnes autistes ayant des problèmes de santé mentale (manuscrit en cours de révision, 2023). Elle a interrogé des personnes autistes sur leur expérience de la thérapie et a constaté que la confiance, le respect du praticien, ses connaissances sur l'autisme et une thérapie adaptée aux besoins de la personne contribuaient à des expériences plus positives. Parmi les obstacles aux expériences positives, on peut citer le sentiment de ne pas être entendu, les praticiens qui essaient de "corriger" les caractéristiques de l'autisme, les interventions qui n'ont pas de résultats tangibles, le manque de structure de la séance ou un format qui exige que la personne autiste dirige la séance, et un manque général de connaissances de la part du thérapeute sur l'autisme et/ou les besoins spécifiques de l'individu.

Après avoir interrogé des thérapeutes travaillant avec ces personnes autistes ayant des problèmes de santé mentale concomitants, le Dr Jubenville-Wood (manuscrit en cours de révision, 2023) a suggéré que des résultats positifs sont obtenus lorsque les praticiens s'engagent dans des pratiques exemplaires en matière de santé mentale, avec des modifications adaptées aux besoins de la personne autiste. Le Dr Jubenville-Wood a ajouté : "Je considère également que l'intervention au niveau de la société est vraiment importante ici. Les problèmes de santé mentale et leurs causes sont complexes, mais nous ne pouvons pas négliger le fait que le contexte social et les expériences vécues par une personne neurodivergente dans une société largement neurotypique peuvent avoir un impact sur sa santé mentale. L'intervention au sein de nos communautés, de nos lieux de travail et de nos systèmes scolaires peut consister à fournir une éducation sur l'autisme, à dissiper les stéréotypes et à s'engager dans des pratiques significatives qui incluent et célèbrent les différences".


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8. Soutien aux soignants et aux aidants

Dans de nombreux cas, les aidants familiaux ou les personnes qui soutiennent la personne autiste font beaucoup pour l'aider, mais ils peuvent eux-mêmes rencontrer des difficultés. Ils peuvent également avoir besoin d'un soutien et en bénéficier (Autism Mental Health Literacy Project [AM-HeLP] Group, 2021 ; Lunsky & Weiss, 2012). Bien qu'elles ne fassent pas l'objet du présent aperçu, les ressources de soutien destinées aux aidants familiaux constituent une priorité importante. Les informations disponibles sur le site web d'AIDE Canada sont les suivantes : Prendre soin des aidants des personnes ayant des déficiences intellectuelles et/ou de troubles du développement ( https://aidecanada.ca/fr/resources/apprendre/soutien-aux-familles/prendre-soin-des-aidants-des-personnes-pr%C3%A9sentant-une-d%C3%A9ficience-intellectuelle-et-ou-un-handicap-de-d%C3%A9veloppement ) ; et La collaboration entre frères et sœurs : Guide sur la santé mentale des adultes ayant des frères et sœurs handicapés ( https://aidecanada.ca/fr/resources/apprendre/soutien-aux-familles/the-sibling-collaborative-un-guide-sur-la-sant%C3%A9-mentale-pour-les-adultes-qui-ont-des-fr%C3%A8res-et-s%C5%93urs-handicap%C3%A9s ). Des informations utiles sont également disponibles auprès du groupe Autism Mental Health Literacy Project (AM-HeLP). (2021) (voir section 9 : https://www.yorku.ca/health/lab/ddmh/wp-content/uploads/sites/407/2021/04/Mental-Health-Literacy-Guide-for-Autism_Section-9.pdf .) (Seulement disponible en anglais.)


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9. Conclusion

Les personnes autistes ayant des troubles mentaux coexistants ont le droit d'accéder à des ressources adaptées à leurs besoins, à leurs préoccupations et à leur situation. Une évaluation et un soutien compétents sont essentiels. Il en va de même pour les services et les communautés non stigmatisés qui aident les personnes et leurs aidants à aller de l'avant et à s'épanouir.


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10. Recherche d'aide

Si vous ou une autre personne a besoin d'aide ou de soutien, nous vous encourageons à consulter votre médecin, votre thérapeute en santé mentale ou d'autres personnes que vous jugez utiles. Si vous avez besoin d'une aide immédiate, rendez-vous au service des urgences de votre hôpital local ou contactez le 911. D'autres ressources importantes sont les lignes d'écoute téléphonique et, pour certains, les lignes d'écoute téléphonique par SMS peuvent être particulièrement utiles, car elles sont plus accessibles.


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11. Ressources



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12. Références:

American Psychiatric Association. (2013). Neurodevelopmental disorders. In Diagnostic and statistical manual of mental disorders (5th ed.).

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Crédit photo: Simon Abrams sur Unsplash

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