Research Summary

Quels sont les facteurs liés aux visites aux urgences des personnes autistes?

Cette étude examine les visites aux urgences effectuées par des adolescents et des adultes ayant un TSA. Elle analyse plusieurs facteurs liés aux visites à l’urgence effectuées par les adolescents et les adultes ayant un TSA.

Ce qui compte pour vous

De nombreux adolescents et adultes autistes se rendent au service d’urgence. Dans cette étude, les facteurs les plus fortement prédictifs de ces visites à l’urgence sont le fait d’y avoir déjà fait un passage au cours de l’année écoulée, un niveau de détresse familiale élevé et le fait d’avoir traversé au moins deux événements de vie négatifs juste avant le début de l’étude. La planification intégrée des crises, le soutien aux proches-aidants et les services de santé mentale communautaires pourraient aider à diminuer le nombre de visites à l’urgence.

 

Quel est l’objet de cette recherche?

Les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ont souvent des besoins complexes en matière de soins médicaux et psychiatriques et se rendent aux urgences à des fréquences plus élevées que leurs pairs qui n’ont pas de TSA. Cependant, nous ne savons que très peu de choses sur ce qui différencie les personnes autistes qui vont à l’urgence par rapport aux personnes autistes qui ne s’y rendent pas. Cette étude vise à identifier les facteurs prédictifs pour : 1) les visites à l’urgence toutes causes confondues; 2) les visites à l’urgence pour motif psychiatrique; et 3) les visites à l’urgence pour motif médical, dans un échantillon d’adolescents et d’adultes ayant un TSA.

 

Quel a été le travail de l’équipe de recherche?

L’équipe de recherche a sondé 284 parents d’adolescents et d’adultes ayant un TSA situés partout en Ontario. Les participants et participantes ont été recruté(e)s auprès d’organismes de soutien et de groupes de défense des droits des personnes ayant un TSA, et à l’aide des listes de diffusion associées à ces organisations.

 

Les parents ont répondu à une première enquête sur leurs données démographiques, la santé de leur enfant, leur utilisation antérieure des services d’urgence et le niveau de détresse familiale. Ensuite, les parents ont rempli cinq courtes enquêtes à raison de deux fois par mois, puis une enquête finale plus longue, 12 à 18 mois plus tard, sur le recours aux services de santé par leur enfant, notamment aux services d’urgence. Tous les participants avaient la possibilité de remplir leurs sondages en ligne, par entretien téléphonique ou sur papier; la plupart ont préféré les sondages en ligne.

 

Quelles ont été les conclusions de l’équipe de recherche?

L’équipe de recherche a constaté que plus d’un adolescent et plus d’un adulte sur cinq (22 %) s’étaient rendus à l’urgence au moins une fois au cours de la période de suivi de l’étude. Trois facteurs prédictifs de futures visites à l’urgence ont été déterminés : 1) le fait d’avoir effectué une visite à l’urgence au cours de l’année précédant l’étude; 2) un niveau de détresse familiale élevé au début de l’étude; 3) deux événements de vie négatifs, ou plus, juste avant le début de l’étude.

 

Des facteurs prédictifs différents pour les visites à l’urgence psychiatrique par rapport à l’urgence médicale ont également été identifiés. Le fait de vivre dans un quartier à faible niveau de revenus et le fait de vivre dans un quartier rural sont associés à des visites médicales, mais pas pour motif psychiatrique. Le fait d’avoir des antécédents d’agression et le fait d’être issu d’une famille d’immigrants sont associés à des visites psychiatriques, mais non médicales. Le niveau de détresse familiale, le nombre d’événements de la vie et la prise de médicaments sont liés à des visites aux urgences médicales et psychiatriques.

 

Comment cette recherche peut-elle vous être utile?

Une attention particulière doit être accordée à la planification intégrée des crises, au soutien des proches-aidants et aux services de santé mentale communautaires afin de minimiser le recours aux services d’urgence. Les variables telles que l’âge, le sexe et la gravité des symptômes de TSA n’étaient pas prédictives du recours à l’urgence; cela signifie qu’il faut réfléchir à la meilleure façon de soutenir tous les adolescents et adultes ayant un TSA afin d’éviter que ces urgences ne se produisent.

 

À propos de l’équipe de recherche

Yona Lunsky Ph. D., C. Psych., clinicienne scientifique, et Anna Palucka Ph. D., C. Psych., psychologue clinicienne, sont associées au Service de neurodéveloppement pour adultes au Centre de toxicomanie et de santé mentale et à l’Université de Toronto, en Ontario.

 

Melissa Paquette-Smith, MA, étudiante diplômée, et Elspeth Bradley, MD, MB, BA, psychiatre, sont associées à l’Université de Toronto, en Ontario.

 

Anna Durbin est chercheuse postdoctorale associée au Centre de toxicomanie et de santé mentale, à l’Université de Toronto et à l’Association canadienne pour la santé mentale à Toronto, en Ontario.

 

Jonathan Weiss, Ph. D., C. Psych., professeur agrégé, et Ami Tint, MA, étudiante diplômée, sont associés au département de psychologie de l’Université York à Toronto, en Ontario.

 

Référence bibliographique

Lunsky, Y, Weiss, JA, Paquette-Smith, M, Durbin, A, Tint, A, Palucka, AM, et Bradley, E (2017). Predictors of emergency department use by adolescents and adults with autism spectrum disorder: A prospective cohort study. BMJ Open, 7(7), e017377.

 

Ce résumé de recherche a été rédigé par Ami Tint. Cette recherche a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada (MOP a102677). Le Dr Weiss a reçu le soutien de la Chaire de recherche sur le traitement et les soins pour les TSA (Instituts de recherche en santé du Canada RN162466-284208 en partenariat avec Autism Speaks Canada, l’Alliance canadienne des troubles du spectre de l’autisme, Santé Canada, Kids Brain Health Network [anciennement NeuroDevNet] et la Fondation de la famille Sinneave).

Ce résumé de recherche, ainsi que d’autres résumés, sont accessibles sur notre blogue et à l’adresse asdmentalhealth.ca/research-summaries

Reproduit avec la permission du Dr Jonathan Weiss (Université York). Ce résumé de recherche a été élaboré grâce au financement de la Chaire de recherche sur le traitement et les soins pour les TSA. Cette chaire a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada en partenariat avec Autism Speaks Canada, l’Alliance canadienne des troubles du spectre de l’autisme, Santé Canada, Kids Brain Health Network (anciennement NeuroDevNet) et la Fondation de la famille Sinneave. Cette information est apparue à l’origine sur le blogue Autism Mental Health (https://asdmentalhealth.blog.yorku.ca).
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