Research Summary

MYmind : Une intervention simultanée de sensibilisation de groupe pour les jeunes autistes et leurs parents

Trevor Buttery | Université de Calgary
La formation basée sur la pleine conscience est utilisée pour soutenir les jeunes autistes et leurs parents. Les conclusions de l’intervention de MYmind ont montré des résultats prometteurs, mais mitigés qui nécessitent d’autres recherches.

​MYmind: A Concurrent Group-Based Mindfulness Intervention for Youth with Autism and Their Parents

Ce que vous devez savoir

La recherche met en lumière l’efficacité de l’usage de la formation basée sur la pleine conscience pour soutenir les jeunes autistes et leurs parents. Dans l’ensemble, le programme a montré des avantages pour les participants. Il faudra d’autres études sur la pleine conscience pour les personnes autistes, car son efficacité et ses meilleures pratiques ne sont pas encore entièrement connues.

Quel est l’objet de la recherche?

MYmind est un programme de formation basée sur la pleine conscience dans lequel les jeunes autistes et leurs parents se livrent à des exercices de pleine conscience dans le but de soutenir les deux parties et la relation qui les unit. Des recherches antérieures indiquent que la pleine conscience peut avoir une incidence positive sur la capacité d’une personne autiste à assimiler de nouvelles informations et à relever des défis avec plus de souplesse et, enfin, à augmenter son bien-être général au quotidien. Les parents peuvent également profiter des moyens qui leur sont donnés pour reconnaître et accepter les sentiments liés à leur enfant et à leur propre situation.

Deux études de recherche antérieures sur MYmind ont montré des résultats prometteurs appuyés sur des suivis après traitement auprès des familles. L’équipe de recherche de cette étude visait à renforcer le corpus de recherche en comparant les résultats avec des données de base sur le fonctionnement des jeunes et des parents (avant le début du programme).

Qu’ont fait les chercheurs?

L’équipe de recherche a recruté des participants par l’entremise d'infolettres et de sites Web locaux au service des autistes. Vingt-trois paires de parents et de jeunes ont terminé le programme ainsi que les évaluations connexes. Les jeunes étaient âgés de 12 à 23 ans. Pour répondre aux critères de participation, les jeunes devaient avoir un diagnostic confirmé d’autisme, des difficultés de communication et de réceptivité sociale, ainsi qu’une volonté de prendre part à des séances de pleine conscience. Les paires n’étaient pas admises si le jeune avait un diagnostic de déficience intellectuelle, de comportement agressif ou autodestructeur, ou si le parent ou l’enfant participait à des séances de psychothérapie en parallèle.

Les parents et les jeunes étaient séparés en groupes distincts à qui l’on offrait des techniques de pleine conscience et de thérapie cognitivo-comportementale. Le groupe de jeunes se concentrait au renforcement de la prise de conscience, de la tolérance à la détresse et de la maîtrise de soi alors que le groupe de parents s’intéressait à l’acceptation de l’autisme et des sentiments liés au rôle parental. Le programme était composé de neuf séances hebdomadaires d’une heure et demie, et d’une session supplémentaire de neuf semaines après la fin du programme.

Pour évaluer le programme, l’équipe de recherche a administré des évaluations aux jeunes qui travaillent sur leur comportement, sur la régulation émotionnelle et sur leur pleine conscience, tandis que les parents étaient évalués sur des mesures de santé mentale et de pleine conscience. Ces mesures étaient administrées quatre fois, soit dix semaines avant le programme, une semaine avant le programme, une semaine après la fin du programme et dix semaines après la fin du programme.

Qu’est-ce que les chercheurs ont trouvé?

Les résultats étaient positifs, mais pas dans tous les cas. L’équipe de recherche a constaté que la majorité des jeunes et des parents (89 % et 79 %, respectivement) croit que la qualité de leur vie et de leur relation s’est quelque peu améliorée grâce au programme, et la plupart des participants ont affirmé qu’ils étaient mieux outillés, du moins dans une certaine mesure, pour gérer le stress et les émotions négatives. Les parents ont également fait mention d'améliorations dans l’ensemble des symptômes de l’autisme et la motivation sociale de leur enfant, lesquelles ont été maintenues au suivi d’après programme.

Toutefois, certains avantages de l’intervention n’ont pas été observés lors de l’évaluation de suivi. Alors que certaines améliorations temporaires avaient régressé à un niveau négligeable au suivi de la dixième semaine, d’autres domaines semblaient ne pas avoir été changés par l’intervention. Comme dans les études antérieures, les jeunes n’ont pas manifesté de changements de leur état de conscience à la suite de l’intervention. Il faut faire davantage de recherches pour trouver les meilleurs moyens d’évaluer et de rendre efficace la pleine conscience pour les personnes autistes. En revanche, il convient de souligner que l’intervention s’est avérée être une expérience positive pour les participants, et qu’elle a apporté des améliorations tangibles dans la régulation émotionnelle et des capacités d’adaptation ainsi que dans la pleine conscience parentale.

Comment pouvez-vous utiliser cette recherche?

La pleine conscience peut apporter un soutien important à la personne et aux soignants. Au moyen d’évaluations plus approfondies, des programmes comme MYmind pourraient être offerts aux familles à la recherche de soutien.

Au sujet des chercheurs

Sandra Salem-Guirgis est professeure adjointe à l’école de santé et de bien-être du collège George Brown à Toronto, Canada. Carly Albaum est étudiante au doctorat au département de philosophie de l’Université York à Toronto, Canada. Paula Tablon est coordonnatrice de laboratoire au laboratoire des déficiences développementales et de santé mentale de l’Université York à Toronto, Canada. Dre Priscilla Burnham Riosa (Ph. D., BCBA-D) est professeure adjointe au département des études appliquées sur la condition des personnes handicapées à l’Université Brock à St Catharines, Canada. Dr David B. Nicholas (Ph. D., TSI) est professeur à la Faculté de travail social à l’Université de Calgary à Edmonton, Canada, pour les régions du centre et du nord de l’Alberta. Dre Irene E. Drmic (Ph. D., C. Psych) est psychologue au Centre de santé pour les enfants Ron Joyce du Hamilton Health Sciences à Hamilton, Canada. Dr Jonathan A. Weiss (Ph. D., C. Psych) est professeur adjoint au département de psychologie de l’Université York à Toronto, Canada.

Références

Salem-Guirgis, S., Albaum, C., Tablon, P., Riosa, P. B., Nicholas, D. B., Drmic, I. E. et Weiss, J. A. (2019). MYmind: A concurrent group-based mindfulness intervention for youth with autism and their parents. Mindfulness, 10(9), 1730-1743.

Ce résumé a été écrit par Trevor Buttery, assistant de recherche au Laboratoire d’innovation en aptitudes professionnelles de la Faculté de travail social de l’Université de Calgary.

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