Research Summary

Les traits autistiques et la rumination de colère créent-ils un lien entre l’anxiété sociale et l’agressivité?

Certains jeunes autistes éprouvent de l’anxiété sociale. L’équipe de recherche a examiné les liens entre l’anxiété sociale, la rumination de colère et l’hostilité et le comportement agressif chez les étudiants universitaires.
Ce qui compte pour vous

Cette étude a révélé que la rumination de colère était liée à l’hostilité et aux comportements agressifs chez les jeunes adultes. Les personnes qui éprouvaient de l’anxiété sociale présentent également plus de rumination de colère. Certains traits autistiques ont été liés à une probabilité de rumination plus élevée.

 

Quel est l’objet de cette recherche?

Certaines caractéristiques et certains symptômes du Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) sont présents dans la population générale (chez les personnes n’ayant pas reçu un diagnostic clinique de TSA). Ces caractéristiques sont notamment des compétences sociales réduites, un contact visuel réduit et de mauvaises performances sur les tâches de la théorie de l’esprit (se mettre à la place des autres). Les personnes qui ont des déficiences dans ces domaines ont souvent du mal à lire les signaux sociaux. Beaucoup sont conscients de ces problèmes, et cette prise de conscience fait augmenter leur anxiété sociale. Cela peut à son tour mener à de la dépression ou à de la colère, car ces personnes se croient rejetées par les autres. Lorsque cette conviction conduit à une rumination de colère, elle peut entraîner de l’hostilité et un comportement agressif. La rumination se produit lorsqu’une personne repense constamment à une situation passée, au détriment de la réflexion à des stratégies utiles qui pourraient aider à résoudre la situation dans le moment présent. Dans cette étude, l’équipe de recherche a effectué des tests pour voir si la rumination de colère transformait l’anxiété sociale en hostilité et en agressivité. En outre, elle a cherché à savoir si certaines caractéristiques des TSA rendaient cet effet plus prononcé.

 

Quel a été le travail de l’équipe de recherche?

L’équipe de recherche a recruté 948 étudiant(e)s de premier cycle pour participer à l’étude grâce à une base de données électronique et à des dépliants affichés sur un campus universitaire aux États-Unis. Les participants et les participantes ont rempli des questionnaires sur leurs propres niveaux d’anxiété sociale, sur la rumination de colère, sur l’agressivité et sur les caractéristiques des TSA.

 

Quelles ont été les conclusions de l’équipe de recherche?

L’équipe de recherche a observé que l’anxiété sociale était liée à la rumination de colère, laquelle, à son tour, était liée à l’hostilité, à l’agressivité verbale et à l’agressivité physique. Les caractéristiques des TSA n’affectaient pas la relation entre l’anxiété sociale et la rumination de colère. Cependant, les personnes qui présentaient le plus de caractéristiques de TSA ont montré plus de rumination de colère, peut-être en raison de leur incapacité à se détacher des stimuli passés pour pouvoir se concentrer sur des choses qui aideraient à résoudre les situations dans le présent. Cela était lié à une hostilité accrue et à de l’agressivité physique (mais pas à de l’agressivité verbale). La question se pose alors de savoir quelles caractéristiques particulières des TSA ont cet effet? Les personnes qui avaient tendance à rester sur un même sujet pendant un temps perçu comme trop long et celles qui avaient du mal à comprendre comment juger si son interlocuteur ou interlocutrice se désintéressait du sujet étaient plus susceptibles d’identifier un rejet social (réel ou perçu) et plus susceptibles de ruminer.

 

Comment cette recherche peut-elle vous être utile?

Les auteur(e)s pensent qu’il pourrait être important de cibler la rumination de colère chez les jeunes présentant des caractéristiques de TSA afin de réduire leur hostilité ou leur agressivité. Cette recherche souligne à nouveau le fait que les symptômes de TSA influencent les problèmes psychosociaux. Il est important d’étudier ces effets chez tous les individus, et non seulement chez ceux qui ont été cliniquement diagnostiqués d’un TSA.

 

À propos de l’équipe de recherche

Pugliese (Ph. D.) est chercheuse postdoctorale dans la division de neuropsychologie du Children’s National Medical Center dans le Maryland, et avec White (Ph. D.; professeure agrégée au département de psychologie), elles sont chercheuses à l’Institut polytechnique et Université d’État de la Virginie, aux États-Unis. Fritz (Ph. D.) est professeur adjoint à l’Université du Nebraska-Lincoln.

 

Référence bibliographique

Pugliese, CE, Fritz, MS et White, SW (2015). The role of anger rumination and autism spectrum disorder–linked perseveration in the experience of aggression in the general population. Autism 19(6):704-712.

 

Ce résumé de recherche a été rédigé par Jordan Cleland pour la Chaire de recherche sur le traitement et les soins pour les troubles du spectre de l’autisme. Ce résumé de la recherche, ainsi que d’autres résumés, sont accessibles sur notre blogue et à asdmentalhealth.ca/research-summaries.

 

Reproduit avec la permission du Dr Jonathan Weiss (Université de York). Ce résumé de recherche a été élaboré grâce au financement de la Chaire de recherche sur le traitement et les soins pour les TSA. Cette chaire a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada en partenariat avec Autism Speaks Canada, l’Alliance canadienne des troubles du spectre de l’autisme, Santé Canada, Kids Brain Health Network (anciennement NeuroDevNet) et la Fondation de la famille Sinneave. Cette information est apparue à l’origine dans le blogue Autism Mental Health (https://asdmentalhealth.blog.yorku.ca).

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