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Research Summary

La thérapie cognitivo-comportementale de groupe et les activités récréatives de groupe sont toutes deux bénéfiques pour les adultes autistes

Jordan Cleland | Université York
Cette étude examine la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et la thérapie récréative appliquée aux jeunes adultes autiste présentant des troubles mentaux. Des effets bénéfiques ont été constatés avec les deux types d’intervention; certaines différences également.

Ce que vous devez savoir


Il existe peu d’options de traitement pour les adultes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Un cadre de groupe réduit l’isolement social de ces adultes en leur proposant des occasions d’interagir. Cette étude révèle qu’une thérapie cognitivo-comportementale de groupe et des activités sociorécréatives ont des effets bénéfiques et sont tout aussi efficaces pour améliorer la qualité de vie, le bonheur et l’acceptation de soi.

Quel est l’objet de la recherche?


Il y a urgence de trouver des options de traitement efficaces pour les adultes ayant un TSA. À l’heure actuelle, le choix est restreint : activités récréatives régulières, apprentissage social et programmes traitant certains symptômes. Un cadre de groupe favorise les interactions sociales et brise l’isolement. Pour les adultes ayant un TSA, les activités récréatives ont été associées à une meilleure qualité de vie. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC), quant à elle, offre une structure et une prévisibilité que cherchent plusieurs personnes ayant un TSA. À la lumière de différentes interventions, certains aspects semblaient bénéfiques aux adultes ayant un TSA : (1) cadre de groupe; (2) structure et prévisibilité; (3) psychoéducation; (4) apprentissage social; et (5) techniques de TCC adaptées au TSA. Les auteurs ont décidé de mettre en œuvre et de comparer deux interventions de groupe : une TCC modifiée pour adultes en groupe, et des activités récréatives régulières de groupe.

Qu’ont fait les chercheurs?


Les participants ont été recrutés par l’entremise de recommandations, puis aléatoirement répartis dans les deux groupes d’intervention. Cinquante-quatre participants ont pris part aux interventions. Il s’agissait de jeunes adultes âgés de 32 ans en moyenne, la majorité ayant de graves problèmes liés à la santé mentale (tentatives de suicide, troubles psychiatriques, traitement comprenant la prise de psychotropes, par exemple). Les deux groupes ont participé à 36 séances (3 heures chacune), soit de TCC modifiée, soit d’activités récréatives. L’intervention par TCC était réalisée en groupe structuré et divisé en trois thèmes : (1) estime de soi et conscience des TSA; (2) contacts sociaux et réalité quotidienne; et (3) santé psychologique et physique. L’intervention par activités récréatives était conçue pour augmenter les interactions sociales et briser l’isolement. Les thérapeutes de cette intervention n’ont pas eu recours à des techniques thérapeutiques; ils n’ont compté que sur la structure de l’intervention et le cadre de groupe. Les activités comprenaient notamment des visites de musées, de la cuisine et des promenades.

Qu’est-ce que les chercheurs ont trouvé?


Les deux types d’intervention se sont montrés tout aussi efficaces pour améliorer la qualité de vie ainsi que le bien-être psychologique. Les progrès ont été maintenus lors des suivis allant de 8 mois à 2 ans après le traitement. Cependant, d’après les évaluations par échelles, aucun changement n’a été constaté concernant la santé ou le fonctionnement psychiatriques, même si les deux tiers des participants ont senti une amélioration. Après les traitements, les participants des deux groupes ont déclaré qu’ils s’acceptaient mieux (62 %), qu’ils étaient plus heureux (49 %) et qu’ils avaient plus de contacts sociaux (28 %). Comparativement aux participants de l’autre groupe, les participants du groupe de TCC ont déclaré qu’ils se comprenaient mieux et qu’ils savaient mieux comment exprimer leurs besoins grâce à la psychoéducation. Par ailleurs, le taux de décrochage pendant l’étude a été plus faible chez les participants du groupe de TCC; d’après les auteurs, le lieu en serait la cause (la TCC se déroulait en clinique, tandis que les activités avaient lieu dans des établissements publics).

Comment pouvez-vous utiliser cette recherche?


Ces résultats mettent en lumière l’importance d’un cadre de groupe pour les personnes ayant un TSA, puisque les deux types d’intervention se sont avérés de bonnes options de traitement pour cette population. Cette étude jette un nouvel éclairage sur le développement d’options de traitement pour les adultes ayant un TSA.

Au sujet des chercheurs


Les auteurs sont chercheurs au département de neurosciences cliniques à l’Institut Karolinska, en Suède.

Références


Hesselmark, E., Plenty, S., et Bejerot, S. (2014). Group cognitive behavioural therapy and group recreational activity for adults with autism spectrum disorders: A preliminary randomized controlled trial. Autism, 18(6), 672-683
​Ce résumé de recherche a été rédigé par Jordan Cleland pour la chaire de recherche sur le traitement et les soins des troubles du spectre autistique. Ce résumé de recherche et de nombreux autres se trouvent sur le site asdmentalhealth.ca/research-summaries.


Reproduit avec la permission du Dr Jonathan Weiss (Université York). Ce résumé de recherche a été élaboré grâce au financement de la chaire de recherche sur le traitement et les soins des TSA. La chaire a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada en partenariat avec Autism Speaks Canada, l’Alliance canadienne des troubles du spectre autistique, Santé Canada, le Réseau pour la santé du cerveau des enfants (anciennement NeuroDevNet) et la Fondation Sinneave Family. Cette information a été publiée à l’origine dans le blogue Autism Mental Health (santé mentale des autistes) (https://asdmentalhealth.blog.yorku.ca).

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