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La police et l'autisme - vidéo éducative

AIDE Canada
Vous trouverez dans cette vidéo des informations à destination des agents de police sur les conduites recommandées pour améliorer la sécurité des personnes autistes. Veuillez cliquer sur le "CC" pour accéder au webinaire en utilisant les sous-titres français.

Cette vidéo éducative a été développée avec le soutien de la Gendarmerie royal du Canada, de service de police de Vancouver et le Centre internation pour la réforme de la loi pénale (ICCLR). 

 Veuillez cliquer sur le "CC" pour accéder au webinaire en utilisant les sous-titres français.

 


 

Présentateur :

La sécurité des collectivités est importante pour tout le monde. Personne n’en comprend mieux l’importance que les policiers. Cependant, les membres d’une collectivité ne sont pas tous les mêmes, et certaines personnes n’agissent pas ou ne réagissent pas comme on a formé les policiers à s’y attendre. Il peut être particulièrement difficile pour les policiers de reconnaître les personnes autistes ou avec une déficience intellectuelle. Une sensibilisation et une formation adéquates peuvent faire en sorte que les interactions entre les personnes autistes et la police soient positives et que des tragédies soient évitées.

Cette vidéo vise à fournir aux policiers des outils leur permettant d’améliorer la sécurité des personnes autistes. Cette vidéo fournira également aux membres de la famille et aux aidants des renseignements sur les questions qui pourraient leur être posées pour mieux préparer les policiers afin qu’ils puissent interagir efficacement avec leurs proches. Des personnes autistes, des médecins, un téléphoniste et répartiteur du 911, des policiers et des membres de la famille de personnes autistes offriront leur témoignage. La vidéo définira ce qu’est l’autisme, cernera des façons de reconnaître une personne autiste, abordera les situations que vous êtes susceptible de rencontrer avec elle et, surtout, présentera les pratiques exemplaires favorisant des interactions positives entre les policiers et les personnes autistes.

Adam Palmer :

Il est important de former les agents de police afin qu’ils acquièrent les compétences requises pour reconnaître les personnes autistes et intervenir efficacement auprès d’elles. Une intervention policière efficace est bien entendu essentielle pour toutes les personnes avec lesquelles les policiers ont affaire, mais c’est tout particulièrement le cas pour les personnes autistes. En regardant cette vidéo, j’aimerais que vous vous penchiez sur la manière dont vous pouvez aider les personnes autistes nécessitant un niveau de support moindre, mais aussi sur la manière dont vous pouvez aider les personnes plus vulnérables. Pensez à la façon dont les gens peuvent percevoir la situation et vos actions, aux façons dont vous pouvez aider les gens et également à la façon de les orienter vers certaines des ressources disponibles afin qu’ils puissent être mieux soutenus dans cette situation.

Tom Stamatakis :

Partout au Canada, il est essentiel que les policiers connaissent les comportements qui pourraient indiquer qu’une personne est autiste et soient aussi en mesure de les interpréter et de réagir de façon positive face à l’anxiété accrue des personnes autistes et des membres de leur famille. Les services de police de partout au Canada sont très reconnaissants du travail qu’AIDE Canada réalise. Nous nous engageons à répondre équitablement à tous les Canadiens, quel que soit leur lieu de résidence, de travail ou de loisirs, et le travail des sociétés d’aide aux personnes autistes nous aide à y parvenir.

Présentateur :

Le trouble du spectre de l’autisme est le trouble neurologique le plus fréquemment diagnostiqué au Canada. Les policiers auront vraisemblablement l’occasion d’interagir avec des personnes autistes dans de nombreuses situations et pour des raisons variées. Dans les faits, les personnes autistes sont sept fois plus susceptibles de vivre une interaction avec les premiers intervenants, et elles ont trois fois plus de chances que cette rencontre se termine à l’urgence. On estime que 90 % des agents de police ont répondu à des appels concernant une personne autiste au cours de leur carrière. Mais comment les policiers peuvent-ils savoir s’ils ont affaire à une personne avec un TSA?

Dr Glen Davies :

L’autisme englobe un très large spectre, allant des personnes très handicapées, qui peuvent être non verbales et ont besoin d’aide à temps plein, à d’autres personnes très capables, parfois douées, et dont les symptômes d’autisme peuvent être très subtils, voire invisibles. Pour ce qui est de l’approche, nous voulons surtout désamorcer les émotions. La régulation des émotions est l’élément clé : des mouvements lents, un ton de voix plus doux, un pas à la fois. Répétez les instructions une fois de plus. N’augmentez pas nécessairement l’intensité de votre intervention si la personne ne réagit pas au début. Faites vous-même les mouvements que vous voulez qu’elle fasse. Commencez par demander quelque chose de simple. Par exemple : « Venez par ici », « Restez à mes côtés » ou « Sortez. » Si la personne suit une première consigne simple, elle est plus susceptible de suivre les suivantes.

Présentateur :

Les difficultés de communication, l’errance, l’agressivité, l’impulsivité, la dépression et l’automutilation sont les symptômes et les comportements les plus courants.

Dr Margaret Clarke :

Nous savons maintenant que les personnes autistes ou avec d’autres troubles du développement sont souvent interpellées par la police parce qu’elles sont mal comprises ou incorrectement considérées dans notre société. Une personne autiste peut donc être très anxieuse. Il se peut qu’elle ne parle pas clairement. On pourrait croire, à tort, qu’il s’agit d’une personne qui souffre de problèmes de drogue ou d’un autre type de troubles mentaux. Les policiers ont de plus en plus l’occasion d’interagir avec des personnes autistes, et nous ne savons pas encore vraiment comment adapter les pratiques actuelles lorsque ces personnes se trouvent dans un environnement où l’ordre doit être maintenu.

Agente Samantha Leung :

Il arrive que les personnes autistes présentent des comportements qui semblent anormaux ou inhabituels. Mais ce que j’ai appris de mon expérience avec mon fils, c’est que ces comportements sont souvent des mécanismes d’adaptation face à des situations peu familières ou stressantes. Par exemple, lorsque mon fils est anxieux, il peut tourner en rond autour de quelque chose ou de quelqu’un. Il peut encore parler longuement d’un sujet qu’il affectionne — généralement la Guerre des étoiles. Cela lui apporte du réconfort et lui permet de trouver un peu de calme dans ces moments stressants. Donc, même si ces comportements peuvent sembler perturbateurs lors d’une intervention de la police, le fait de ne pas les reconnaître comme des stratégies d’adaptation pourrait avoir des répercussions négatives importantes lors de nos interactions avec les personnes autistes.

Présentateur :

Il est important que les policiers qui interagissent avec une personne présentant certains de ces symptômes ou comportements se demandent s’ils ne sont pas des indicateurs de l’autisme et adaptent ensuite leur réponse en conséquence. Kayla, qui est membre de Voices of Autism, nous fait part de certaines préoccupations que les personnes autistes pourraient avoir à l’égard de la police.

Kayla Tellier :

Nous nous rendions à notre match de basket-ball des Special Olympics (Jeux Olympiques des personnes handicapées), et il y avait des jeunes avec lesquels nous avions des problèmes depuis des mois au centre de loisirs. Au lieu de quitter le gymnase comme ils étaient censés le faire lorsque c’était à notre tour d’y aller, ils nous lançaient des ballons et nous harcelaient sans cesse.

Un jour, mon entraîneur a décidé de leur faire peur pour essayer de nous protéger. Un responsable du centre de loisirs a alors appelé la police. Alors que nous quittions le gymnase, l’agent de police était là avec les jeunes. Certains de mes coéquipiers et moi l’avons entendu dire qu’il n’avait pas le droit d’entrer dans le gymnase en même temps que nous parce que, selon lui, nous étions mentalement instables. C’était vraiment dur à entendre parce que si c’est comme ça que les policiers nous considèrent et parlent de nous, il est très difficile de s’adresser à eux quand nous avons vraiment besoin d’aide.

Présentateur :

Les personnes qui présentent un comportement inhabituel ou inquiétant sont souvent signalées à la police. Parfois, des citoyens inquiets font part de leurs observations ou signalent un problème à un policier en patrouille ou en téléphonant au 911. Dans ce dernier cas, on demande souvent aux policiers de se rendre sur les lieux. Les téléphonistes du 911 sont souvent le premier point de contact avec la police. Ils jouent un rôle essentiel dans la transmission des renseignements sur la situation et les individus concernés aux policiers. Quel genre de questions sont-ils susceptibles de poser et pourquoi?

Devon Moon :

Nous formons tous nos préposés aux communications d’urgence : notre équipe des opérations, les téléphonistes, les répartiteurs, etc. Je dirais que la priorité, lorsqu’un préposé reçoit un appel, c’est la sécurité du public et des agents de police. Les questions que posent nos téléphonistes peuvent sembler très -voire trop- diverses, mais la sécurité est vraiment notre priorité. Nos préposés reçoivent toutes sortes d’appels. Durant chacun de ces appels, ils posent un grand nombre de questions, et certaines d’entre elles peuvent ne pas sembler pertinentes à la personne qui téléphone. Cependant, les petits détails détermineront parfois qui devra se présenter sur les lieux et, surtout, comment se déroulera l’intervention policière pour la personne qui en fait l’objet.

Au moment de leur embauche, les téléphonistes suivent une formation de trois semaines durant laquelle ils apprennent à identifier les différents types d’appels. Un volet de cette formation se concentre plus précisément sur l’identification d’interlocuteurs et de situations qui peuvent avoir des exigences particulières. C’est là où l’on aborde l’autisme.

Les téléphonistes doivent être en mesure de reconnaître certains mots clés permettant de déterminer qu’il ne s’agit pas d’un simple appel à la police, mais plutôt d’un appel concernant une personne autiste. Certains éléments aideront à orienter l’appel, et le préposé modifiera ses questions en conséquence.

Lorsque les téléphonistes découvrent très tôt dans un appel qu’une situation peut concerner une personne autiste, ils tenteront de déterminer les déclencheurs. Une stimulation particulière est-elle en cause? Une intervention particulière empirera-t-elle la situation, ou, à l’inverse, l’améliorera-t-elle?

Normalement, ce ne sont pas des questions que nous posons lors des appels habituels à la police. Mais pour les appels concernant les personnes autistes, les questions peuvent être extrêmement précises. Comme nous le savons, le son, la lumière et la manière dont on parle aux personnes avec un trouble du spectre de l’autisme peuvent faire toute la différence et se traduire par une intervention positive. Si nous ne posons pas ces questions, le résultat peut être tout autre, ce que nous ne souhaitons évidemment pas.

Présentateur :

Mais que se passe-t-il lorsqu’un agent de police se retrouve dans une situation où il n’a pas accès aux renseignements et aux conseils utiles d’un membre de la famille ou d’un aidant naturel? Quels comportements peuvent donner des indices sur le fait que la personne avec laquelle il parle a un TSA?

Dr Margaret Clarke :

Tout le monde est différent. Cependant, une personne autiste semble généralement anxieuse. Il y a une diminution ou un évitement du contact visuel. Vous pourriez peut-être même penser qu’elle est un peu impolie parce qu’elle ne vous regarde pas dans les yeux.

Je pense qu’un deuxième indice serait le fait que le comportement de la personne ne correspond pas à son âge. Ainsi, un jeune de 23 ans qui démontre tel ou tel comportement ou qui ne cesse de se balancer pourrait être un signe vous indiquant que vous devriez reconsidérer la situation.

Aussi, le langage utilisé peut généralement être un signe vous permettant d’aborder la situation différemment. Plutôt que de dire « Pourquoi suis-je ici? » ou « Qu’est-ce que j’ai fait de mal? », une personne autiste répétera souvent les mêmes paroles. Il est important de chercher ces indices linguistiques.

Je dirais aussi qu’il faut prendre un moment pour observer ce qui se passe avant d’intervenir. Je le vois bien quand on me demande de désamorcer une situation impliquant une personne autiste. Il est rare que cette personne vous frappe ou soit à l’origine d’un problème. Prenez quelques instants pour réfléchir à ce que vous allez faire avant de commencer votre intervention.

L’augmentation du nombre d’interventions policières visant des personnes autistes signifie que ces dernières sont de plus en plus présentes dans les lieux publics, où elles ont des comportements plus spontanés et moins structurés. En tant que médecins ou parents, nous croyons certainement que c’est une bonne chose. Comme pour n’importe quelle autre personne qui apprend à vivre en société, il y aura de bonnes et de mauvaises situations d’apprentissage. Je pense que si les policiers peuvent être sensibilisés davantage à l’autisme et à la façon de réagir en conséquence, les personnes autistes pourront continuer à apprendre au sein de la collectivité.

Présentateur :

La façon dont la police interviendra variera d’une situation à l’autre. Kayla nous fait part de son expérience et nous donne son point de vue sur les éléments essentiels qui peuvent aider à créer une interaction efficace entre les personnes avec un TSA et les agents de police.

Kayla Tellier :

La première chose que les policiers doivent savoir, c’est que chaque personne autiste est différente. Ce qui fonctionne pour une personne peut donc ne pas fonctionner pour une autre. Lorsque je commence à me sentir dépassée ou à avoir peur, j’essaie de me détendre en écoutant de la musique ou en utilisant certains jouets sensoriels, car ils peuvent parfois être d’une grande aide. Je porte aussi habituellement mon collier ou mon bracelet d’alerte médicale. Ils contiennent de nombreux renseignements dont la police ou d’autres intervenants d’urgence pourraient avoir besoin pour m’aider. Si je n’ai pas mon casque d’écoute, mais que je me couvre les oreilles, et que vous avez un casque d’écoute que vous pouvez me prêter, c’est très bien aussi. Je crois que la trousse d’urgence fournie par le Canucks Autism Network contient un casque d’écoute. Je sais qu’il y a aussi des photos et un livre d’histoires. Ces trousses contiennent beaucoup de petites choses utiles pour les intervenants d’urgence.

Lors d’une situation, j’aimerais aussi que la police attende avec moi jusqu’à ce que quelqu’un vienne me chercher pour rentrer à la maison, car le fait d’être seule dans des moments comme ceux-là peut être très effrayant parce que je ne peux pas me protéger moi-même. Je suis beaucoup plus vulnérable que la plupart des gens lorsque je suis dans cet état.

Présentateur :

L’agente Samantha Leung et le sergent Darren Dunn présenteront des stratégies que la police peut utiliser pour reconnaître les personnes autistes et pour rendre les interactions entre ces dernières et les agents de police aussi positives que possible. Ils discuteront de l’arrivée sur les lieux, de l’importance d’un dialogue efficace et du fait de donner l’exemple en effectuant le comportement attendu.

Agente Samantha Leung :

Les altercations physiques sont stressantes pour toutes les parties en cause, mais elles peuvent l’être encore plus pour les personnes autistes qui sont souvent confrontées à certains défis sensoriels liés au toucher, à la pression ou même à l’odeur. Il faut également garder à l’esprit que les parents, les aidants ou même les travailleurs de soutien sur place peuvent aussi ressentir un stress important si nous devons intervenir physiquement. Ces personnes peuvent représenter une ressource inestimable nous aidant à obtenir un résultat positif. Si un aidant, un parent ou un travailleur de soutien se trouve sur place lors de votre intervention policière, n’hésitez surtout pas à profiter de son expérience et de sa connaissance intime de la personne autiste. Il pourra vous dire si le comportement que vous observez est habituel ou non. Il pourra aussi vous indiquer les stratégies d’adaptation qui sont généralement efficaces pour cette personne, vous préciser les éléments déclencheurs à éviter pour ne pas causer plus de stress ou vous donner des conseils sur la façon d’établir un lien avec cette personne. Ce sont vos experts en la matière, et vous devriez y recourir.

Si vous ne pouvez pas communiquer avec un membre de la famille ou un travailleur de soutien, tentez de consulter des rapports de police antérieurs pendant que vous vous rendez sur les lieux. Vous pourriez y trouver certaines stratégies efficaces utilisées lors d’incidents antérieurs pour communiquer avec cette personne ou l’aider à faire face à la situation. À propos, lorsque vous rédigez vos rapports, n’oubliez pas d’inclure ces points, car ils pourraient être utiles pour des situations futures.

Darren Dunn :

Lorsque nous abordons ces situations, nous voulons nous assurer de limiter les distractions qui peuvent être des déclencheurs pour les individus. Il peut s’agir de quelque chose d’aussi simple que de ne pas allumer nos gyrophares et notre sirène de police lorsque nous nous présentons pour un cas plus sérieux. Il faut aussi veiller à ce que nos directives soient claires, simples et précises lorsque nous communiquons avec des personnes autistes. En tant que policiers, nous avons tendance à donner des ordres. Nous devons vraiment simplifier notre façon de communiquer avec une personne qui pourrait être autiste.

Un certain nombre d’indicateurs peuvent signaler aux policiers que la personne à laquelle ils ont affaire est autiste. L’odeur, le toucher et les sons peuvent être des déclencheurs. Quelque chose d’aussi simple qu’une odeur de cuisson ou d’eau de Cologne peut être irritant. En ce qui concerne le toucher, on peut penser aux ordures. Mon fils n’a jamais aimé que je lui demande de sortir les ordures. Pour lui, c’était une sensation tactile qui le rendait mal à l’aise. Lorsque nous avons affaire à des gens qui peuvent être autistes, nous devons simplement nous rappeler que certaines de ces sensations peuvent être des déclencheurs pour elles, et qu’elles peuvent affecter leur comportement.

Agente Samantha Leung :

Certaines personnes peuvent se sentir mal à l’aise avec la façon dont une personne autiste peut communiquer ou s’exprimer. Il peut s’agir de sons très aigus, d’un langage blasphématoire ou d’un battement des bras ou des mains. Ce qu’il est important de retenir, c’est qu’il s’agit de signaux. En effet, c’est ainsi qu’une personne avec un TSA montre parfois qu’une situation la rend mal à la l’aise ou la stresse et qu’elle essaie de la gérer. Nous voulons que cette personne continue de communiquer, tant qu’elle peut le faire en toute sécurité.

Il faut aussi garder à l’esprit que ce n’est pas parce qu’une personne autiste ait des difficultés à communiquer verbalement que cela signifie nécessairement qu’elle ne vous comprend pas. Il se peut qu’elle ait besoin de plus de temps pour interpréter les directives ou les questions que vous lui avez posées avant de pouvoir formuler une réponse.

En tant que policiers, nous voulons régler les situations rapidement et en toute sécurité. Nous désirons obtenir le plus de renseignements possible à notre arrivée sur les lieux. Lorsque nous rencontrons quelqu’un qui se comporte d’une manière inhabituelle, il nous arrive de commencer immédiatement par plusieurs questions et directives complexes. « Arrêtez là! » « Montrez-moi vos mains. » « Que faites-vous ici? » Mais malheureusement, ce genre d’approche peut parfois aggraver la situation pour une personne autiste, car elle peut ne pas être capable de différencier ou de hiérarchiser les différentes directives ou questions qui lui sont adressées en même temps. Mon conseil serait donc de ralentir le processus. Utilisez des phrases courtes. Essayez de vous en tenir à une seule directive, si possible. Créez également plus d’espace. Dispersez les foules qui pourraient se trouver autour et donnez à cette personne plus de temps pour qu’elle vous réponde.

Utilisez un langage positif. Dites à la personne ce que vous voulez qu’elle fasse, et non ce que vous ne voulez pas qu’elle fasse. Au lieu de dire « Ne mettez pas vos mains dans vos poches », soyez concis et direct et dites « Les mains hors des poches. »

Enfin, si vous avez affaire à une personne autiste qui parle d’un sujet qui ne semble pas lié à la situation et qu’elle insiste, rappelez-vous que c’est peut-être son sujet de discussion préféré et son mécanisme d’adaptation, comme l’est la Guerre des étoiles pour mon fils. Ce qui fonctionne pour mon fils et moi, c’est de le laisser parler un peu de son sujet, que ce soit pendant 30 ou 60 secondes, selon ce qui semble approprié. Puis, je l’interromps en disant : « D’accord, merci de m’avoir parlé de ça, mais j’aimerais prendre la parole aussi. Je vais te poser quelques questions, et quand nous aurons terminé, nous pourrons parler un peu plus de la Guerre des étoiles. »

Non seulement je lui ai démontré que j’accordais de l’importance à ce qu’il me disait, mais je lui ai aussi dit ce à quoi il pouvait s’attendre de moi, c’est-à-dire les questions que je veux lui poser, et je lui ai rappelé qu’il ne fallait pas s’inquiéter en lui disant que nous allions parler un peu plus de son sujet un peu plus tard. Je pense que ce type d’approche est tout à fait possible lors d’une intervention policière. Vous pouvez laisser la personne parler un peu de son sujet. Ensuite, vous lui posez des questions ou vous lui demandez de faire quelque chose, puis vous lui redonnez la parole, et ainsi de suite, jusqu’à ce que vous obteniez le résultat que vous désirez. En fait, lorsque nous posons des questions ou que nous donnons des ordres, nous augmentons probablement le stress que les personnes autistes ressentent. Mais le fait de permettre à cette personne de parler de son sujet de prédilection, de battre des mains, de tourner en rond ou de faire des sons peut agir comme une soupape qui relâche et diminue la pression qu’elle ressent afin qu’elle trouve le calme. On pourra ainsi obtenir un meilleur dénouement.

Darren Dunn :

Bien souvent, lorsque nous communiquons avec une personne, nous voulons qu’elle se tienne au même endroit pour que nous puissions lui parler. Ce n’est pas toujours possible quand nous avons affaire à une personne autiste. La communication est vraiment importante pour nous, policiers. Lorsque nous devons interagir avec une personne qui peut être autiste, nous devons redoubler d’efforts. Cela peut exiger des choses comme se mettre au même niveau que cette personne, si elle est assise, ou lui donner des directives courtes et claires, si nous désirons qu’elle fasse quelque chose de précis.

Disons, par exemple, qu’une personne tienne une paire de ciseaux que nous aimerions qu’elle la dépose. Dans une telle situation, on peut donner l’exemple en lui montrant un objet que l’on dépose soi-même et en lui demandant ensuite de faire la même chose avec l’objet en question.

Tout le monde veut être traité gentiment. C’est pourquoi il est important que les policiers démontrent de l’empathie. La situation de chacun est différente. Tout le monde a des antécédents différents. Nous voulons être inclusifs et offrir du soutien à tous les membres de la collectivité.

Présentateur :

Nous avons présenté quelques exemples de techniques que les policiers peuvent utiliser pour accroître leur efficacité lorsqu’ils interagissent avec des personnes avec un TSA afin de minimiser les risques de préjudice, de désamorcer les conflits et d’obtenir les meilleurs résultats possibles pour toutes les personnes concernées. Gardez à l’esprit les symptômes et des comportements associés à l’autisme. Tirez profit des renseignements fournis par les intermédiaires, comme les membres de la famille, les tuteurs et les travailleurs de soutien, pour orienter votre intervention. Réduisez, dans la mesure du possible, l’utilisation des lumières et des sirènes à l’approche des lieux. Soyez conscient que les sens de certaines personnes avec un TSA sont exacerbés et que le toucher, les foules, le bruit, les odeurs ou les lumières clignotantes peuvent contribuer à augmenter leur degré d’anxiété. Augmentez l’efficacité de vos communications, calmez la personne et apaisez la situation en parlant doucement et en utilisant des phrases courtes. Dites à la personne ce que vous faites et ce que vous aimeriez qu’elle fasse. Donnez l’exemple de comportements que vous aimeriez qu’elle copie.

Nous avons entendu le témoignage d’une personne autiste, de membres de la famille de personnes autistes, d’experts médicaux et psychologiques en matière d’autisme, de téléphonistes des services d’urgence et de policiers. Nous avons démontré l’intérêt de développer et d’utiliser des techniques fondées sur des recherches révélant que ces techniques permettaient de calmer les personnes autistes dans des situations tendues. De nombreuses autres ressources sont disponibles pour vous aider dans vos efforts.

Adam Palmer :

Au nom des services de police de partout au Canada, nous remercions vivement AIDE Canada pour cette formation exceptionnelle offerte à tous les Canadiens et, en particulier, à nos agents de police de l’ensemble de notre grand pays. Merci de vous joindre à nous pour améliorer la sécurité des collectivités pour tous les Canadiens.

Présentateur :

Je vous remercie de votre engagement et de votre travail visant à améliorer la sécurité des personnes autistes. Ce n’est qu’en poursuivant et en intensifiant nos efforts collectifs que nous pourrons nous rapprocher de notre objectif : vivre dans un Canada bienveillant et compatissant pour tous.

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