Femme et enfant au bord de la plage
Research Summary

Étude du lien entre la présence d'une intolérance chimique chez la mère et la présence de troubles neurodéveloppementaux chez l'enfant

Mankerat Singh et Dr Jonathan Lai | Université York
Cette étude examine le lien entre l’intolérance aux produits chimiques chez la mère et le diagnostic d’autisme ou de trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) chez l’enfant. Les professionnels recommandent d’éviter d’exposer les mères enceintes aux produits chimiques lorsque ce n’est pas nécessaire. Des recherches plus poussées dans ce domaine seraient nécessaires.

Ce que vous devez savoir

Les mères ayant des intolérances aux produits chimiques (IPC) sont plus susceptibles d’avoir des enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA), un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) ou des problèmes immunitaires comme les allergies et les infections.

Quel est l’objet de la recherche?


L’intolérance aux produits chimiques est une affection médicale chronique qui se traduit par des effets indésirables suivant l’exposition à diverses substances chimiques, à faible dose. Cette affection touche de 10 % à 30 % de la population, mais elle est rarement diagnostiquée et donc, largement sous-déclarée. Des liens ont été établis entre l’exposition à certains produits chimiques et l’altération du développement neurologique de l’enfant. Cette étude examine le lien entre l’intolérance aux produits chimiques chez la mère et le diagnostic de TSA ou de TDAH chez l’enfant.

Qu’ont fait les chercheurs?

L’étude recensait 282 mères d’enfant avec TSA, 258 mères d’enfant avec TDAH, et 154 mères d’enfants n’ayant pas ces troubles (groupe témoin). L’intolérance aux produits chimiques chez la mère a été diagnostiquée au moyen du QEESI (Quick Environmental Exposure and Sensitivity Inventory), l’outil le plus utilisé pour détecter cette affection. Le QESSI est un questionnaire comprenant cinq échelles d’auto-évaluation qui détermine l’intolérance à certains produits chimiques, la sévérité des symptômes et une mesure des expositions constantes.
Un questionnaire en ligne comprenait un dépistage QEESI ainsi que des questions sur les données démographiques et les antécédents médicaux de l’enfant au moment de la collecte de données. Les mères ont signalé la présence ou l’absence de maladies comme les infections, les allergies et l’asthme chez leur enfant, de même qu’une sensibilité aux odeurs, le symptôme caractéristique de ce type d’intolérance.

Qu’est-ce que les chercheurs ont trouvé?

Les chercheurs ont constaté que le score moyen d’IPC était plus élevé chez les mères d’enfant avec TSA (32/100) et les mères d’enfant avec TDAH (31/100), comparativement aux mères du groupe témoin (24/100). Les chercheurs ont également constaté ceci :

Les femmes dont le score d’IPC est élevé sont plus susceptibles d’avoir des enfants présentant les mêmes intolérances.
Chez les femmes dont le score d’IPC est élevé, on rapportait 3 fois plus d’enfants avec un TSA, et 2,3 plus d’enfants avec un TDAH.
On rapportait les symptômes caractéristiques d’IPC à un taux plus élevé chez les enfants ayant un TDAH ou un TSA, c’est-à-dire 2 et 3,5 fois, respectivement.
Les mères d’enfants ayant un TSA ou un TDAH étaient plus susceptibles de signaler des maladies, des allergies et des effets secondaires aux médicaments chez leur enfant que les mères d’enfants qui ne présentaient pas de TSA ni de TDAH.

Comment pouvez-vous utiliser cette recherche?

Cette recherche préliminaire révèle la nécessité d’approfondir la recherche pour établir un lien de causalité direct et déterminer avec précision les facteurs de risque. À l’heure actuelle, le American College of Obstetricians and Gynecologists recommande d’éviter l’exposition non nécessaire aux produits chimiques étant donné les effets néfastes qu’il peut causer sur le développement. Les fournisseurs de soins peuvent renseigner les femmes qui envisagent d’avoir des enfants sur les risques d’exposition et les produits de remplacement.

Au sujet des auteurs
Lynne P. Heilbrun (M. santé publique), Raymond F. Palmer (Ph. D.), Carlos R. Jaen (M.D.) et Claudia S. Miller (M.D.) travaillent au département de médecine familiale et communautaire du centre des sciences de la santé de l’Université du Texas, à San Antonio.
Melissa D. Svoboda (M.D.) travaille au département de pédiatrie de l’hôpital pour enfants de San Antonio et au Collège de médecine Baylor.
Jimmy Perkins (Ph. D.) est professeur retraité de l’école de santé publique de l’Université du Texas, à San Antonio.

Références :
Heilbrun, L., Palmer, R., Jaen, C., Svoboda, M., Perkins, J., & Miller, C. (2015). Maternal Chemical and Drug Intolerances: Potential Risk Factors for Autism and Attention Deficit Hyperactivity Disorder (ADHD). The Journal of the American Board of Family Medicine, 461-470.
Ce résumé de recherche a été rédigé par Mankerat Singh et le Dr Jonathan Lai pour la chaire de recherche sur le traitement et les soins des troubles du spectre de l’autisme. Ce résumé de recherche et de nombreux autres se trouvent sur le site asdmentalhealth.ca/research-summaries.

Reproduit avec la permission du Dr Jonathan Weiss (Université York). Ce résumé de recherche a été élaboré grâce au financement de la chaire de recherche sur le traitement et les soins des TSA. La chaire a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada en partenariat avec Autism Speaks Canada, l’Alliance canadienne des troubles du spectre autistique, Santé Canada, le Réseau pour la santé du cerveau des enfants (anciennement NeuroDevNet) et la Fondation Sinneave Family. Cette information a été publiée à l’origine dans le blogue Autism Mental Health (santé mentale des autistes) (https://asdmentalhealth.blog.yorku.ca).

Load more reviews
Dans quelle mesure cette ressource a-t-elle été utile?
Comment by from
Rating