Enfant avec de nombreux crayons
Research Summary

Utilisation de l'intervention précoce pour les jeunes enfants autistes dans toute l'Europe

Mira Goldstein | Université York
Cette étude européenne porte sur l’accès aux interventions pour les enfants de 7 ans ou moins. Le type d’intervention réalisé a également été analysé.

Ce que vous devez savoir :


Les interventions précoces sont essentielles. Or, on remarque que la majorité des interventions commencent seulement un an après le diagnostic. Un faible niveau de scolarité chez les parents et un diagnostic tardif sont des facteurs qui rendent les familles moins susceptibles d’obtenir des interventions précoces pour leur enfant ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA), ce qui confirme la nécessité de procéder à des diagnostics précoces et de guider les parents à travers les services; des interventions précoces devraient être également accessibles à tous.

Quel est l’objet de la recherche?

Les enfants ayant un TSA ont besoin d’interventions précoces et intensives. Les interventions les plus courantes sont l’orthophonie et les thérapies comportementales. Les chercheurs ont examiné si le nombre et le type des interventions reçues variaient en fonction du lieu de résidence de l’enfant ayant un TSA. Ils ont également étudié le lien entre l’âge de l’enfant, son sexe, ses compétences verbales, le temps écoulé depuis le diagnostic et le recours aux interventions, et si ce recours était lié au niveau de scolarité des parents. 

Qu’ont fait les chercheurs?


Cette étude a recruté 1 680 parents d’enfants ayant un TSA, âgés de 7 ans ou moins, dans 18 pays européens regroupés en quatre régions : Europe du Nord, Europe de l’Est, Europe du Sud et Europe de l’Ouest. Les parents ont rempli un sondage leur demandant le type et le nombre d’heures d’intervention dont leur enfant bénéficiait chaque semaine. Les types d’intervention ont été regroupés en deux catégories :
1) orthophonie; et
2) thérapies comportementales, développementales et relationnelles.
Les chercheurs ont également noté des renseignements sur le niveau de scolarité des parents, le temps écoulé depuis le diagnostic de TSA et les compétences verbales de l’enfant.

Qu’est-ce que les chercheurs ont trouvé?


Près de 1 enfant sur 10 ne bénéficiait d’aucune intervention. Les enfants d’Europe du Nord comptaient moins d’interventions que les enfants des autres régions, et les enfants d’Europe du Sud en comptaient plus.  Les enfants de parents faiblement scolarisés (études secondaires ou moins) étaient 1,8 fois moins susceptibles de bénéficier d’interventions, particulièrement d’une thérapie comportementale, développementale ou relationnelle, que les enfants de parents hautement scolarisés.  De plus, les enfants qui ont reçu un diagnostic de TSA moins d’un an avant de remplir le sondage étaient 2,3 fois moins susceptibles de participer à des interventions que ceux qui ont reçu un diagnostic plus d’un an avant de remplir le sondage.

Le type d’intervention le plus courant était l’orthophonie. Les enfants de parents ayant terminé au plus des études secondaires étaient 1,5 fois moins susceptibles de suivre une thérapie comportementale, développementale ou relationnelle. En outre, ces types d’interventions étaient plus courants auprès de jeunes enfants ou d’enfants peu verbaux qu’auprès d’enfants plus âgés ou très verbaux. Il convient de noter que les parents qui ont rempli ce sondage étaient en moyenne plus scolarisés que la population générale, ce qui porte à croire que l’écart de recours aux interventions serait encore plus grand en réalité.

Comment pouvez-vous utiliser cette recherche?

Cette recherche a été menée pour informer les décideurs qui chapeautent le financement des services et la formation des professionnels. Puisque les enfants de parents moins scolarisés reçoivent moins de services, les chercheurs doivent approfondir leur recherche, à savoir si ce fait découle des coûts exorbitants des services ou du manque de connaissances sur l’accès aux traitements, ou si d’autres facteurs sont en cause. De plus, il est essentiel que les professionnels de la santé soient formés pour détecter les TSA chez les enfants en bas âge et proposer les traitements nécessaires.  En complément, il faudrait aider les parents à s’y retrouver parmi les services offerts et à y recourir rapidement afin de réduire le temps qui s’écoule entre le diagnostic et le début des interventions.

Au sujet des chercheurs :


Cette étude a été financée par la Fondation européenne de la science dans le cadre du réseau d’action unissant la Coopération européenne dans le domaine de la recherche scientifique et technique et Enhancing the Scientific Study of Early Autism (ESSEA), dirigé par Erica Salomone du King’s College, au Royaume-Uni, et regroupant 34 chercheurs originaires de 23 pays européens. Pour en savoir plus sur le réseau COST-ESSEA et leurs travaux de recherche, consulter le site http://www.cost-essea.com/. 

Références :


Salomone, E, Beranová, S., Bonnet-Brilhault, F., Briciet Lauritsen, M., Budisteanu, M., Buitelaar, J., et al.  (2015) Use of early intervention for young children with autism spectrum disorder across Europe. Autism, 20 (2), 233-249.
​Ce résumé de recherche a été rédigé par Mira Goldstein pour la chaire de recherche sur le traitement et les soins des troubles du spectre autistique. Ce résumé de recherche et de nombreux autres se trouvent sur le site asdmentalhealth.ca/research-summaries.


Reproduit avec la permission du Dr Jonathan Weiss (Université York). Ce résumé de recherche a été élaboré grâce au financement de la chaire de recherche sur le traitement et les soins des TSA. La chaire a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada en partenariat avec Autism Speaks Canada, l’Alliance canadienne des troubles du spectre autistique, Santé Canada, le Réseau pour la santé du cerveau des enfants (anciennement NeuroDevNet) et la Fondation Sinneave Family. Cette information a été publiée à l’origine dans le blogue Autism Mental Health (santé mentale des autistes) (https://asdmentalhealth.blog.yorku.ca).

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