2 enfants jouent ensemble avec des blocs
Research Summary

Les effets de la thérapie cognitivo-comportementale sur l’anxiété chez les enfants avec trouble du spectre de l’autisme : un essai à contrôle randomisé

Jennifer MacMullin | Université York
Des enfants (âgés de 9 à 16 ans) avec TSA ont été aléatoirement affectés soit à une thérapie cognitivo-comportementale, soit à un groupe sociorécréatif. Les deux approches ont entraîné une réduction de l’anxiété; toutefois, les résultats ont différé à certains égards.

Ce que vous devez savoir :

Une thérapie cognitivo-comportementale et un programme sociorécréatif ont tous les deux contribué à réduire les symptômes d’anxiété chez les enfants et les adolescents avec trouble du spectre de l’autisme (TSA).

Quel est l’objet de la recherche?

Beaucoup d’enfants ou d’adolescents ayant un TSA présentent un niveau élevé d’anxiété. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) s’est avérée un traitement efficace contre l’anxiété chez les enfants ayant un TSA. Des interventions comprenant des activités sociorécréatives peuvent également être bénéfiques aux enfants ayant un TSA, car elles leur permettent de développer des aptitudes sociales tout en favorisant les interactions sociales. Lorsque cette étude a été publiée, il n’y avait pas d’études comparant la TCC aux autres formes de traitement qui ne reposent pas sur une TCC. Le but de cette étude était de comparer un traitement fondé sur la TCC avec un traitement non fondé sur une TCC pour soigner l’anxiété chez les enfants ayant un TSA.

Qu’ont fait les chercheurs?

Soixante-dix enfants diagnostiqués avec un TSA et des problèmes d’anxiété, âgés de 9 à 16 ans (66 garçons et 4 filles), ont participé à l’étude. Ils ont été aléatoirement assignés à un programme de TCC ou à un programme social ou récréatif. Le programme de TCC consistait en 16 séances hebdomadaires de 90 minutes animées par 2 psychologues et regroupant 3 ou 4 participants. Les trois premières séances abordent la reconnaissance et la compréhension des émotions. Les six séances suivantes présentaient des techniques de gestion de l’anxiété. Les sept dernières séances montraient comment résoudre des problèmes par la stratégie « S’arrêter, penser, agir, réfléchir ».
Le programme sociorécréatif comprenait aussi des séances animées par 2 psychologues et regroupant 3 ou 4 participants. Le programme sociorécréatif était composé d’activités individuelles et de groupe adaptées à l’âge des participants et visant l’épanouissement personnel. Les chercheurs ont évalué l’anxiété des enfants au moyen de l’outil d’auto-évaluation SCAS-C (l’échelle d’anxiété pour enfants Spence), et la sévérité de cette anxiété au moyen de l’échelle CGI-S (Clinical Global Impression-Severity), laquelle repose sur des évaluations cliniques. Les évaluations ont été faites avant le traitement, immédiatement après le traitement et lors de deux suivis, l’un à trois mois et l’autre à six mois.

Qu’est-ce que les chercheurs ont trouvé?

Les résultats indiquent que les enfants des deux groupes ont signalé ressentir beaucoup moins de symptômes d’anxiété généralisée ou d’anxiété totale lors du suivi effectué six mois après le traitement. Les enfants ayant participé au programme sociorécréatif ont signalé ressentir moins de symptômes d’anxiété totale à la fin du traitement et beaucoup moins de symptômes de crise de panique six mois plus tard. Quel que soit le moment, les auto-évaluations des deux groupes ne contenaient pas de différences importantes. D’après les auto-évaluations, la proportion de participants ayant constaté une amélioration était de 44 % pour le groupe suivant une TCC et de 55 % pour le groupe participant à des activités sociorécréatives. Il n’y avait pas de grandes différences entre ces deux groupes. En effet, les rapports cliniques ont révélé qu’il n’y avait pas de grandes différences entre le groupe suivant une TCC et le groupe du programme sociorécréatif, quel que soit le moment.

Comment pouvez-vous utiliser cette recherche?

Des séances régulières dans un cadre positif, l’exposition sociale et le recours à des stratégies adaptées ont se sont avérés efficaces pour traiter l’anxiété des enfants et des adolescents ayant un TSA.

Au sujet des chercheurs

Dre Min Sung est professeure adjointe à l’École de médecine Duke-NUS à Singapore; elle y mène des recherches sur les troubles du spectre de l’autisme.
​Références :
Sung, M., Ooi, YP, Goh, TJ, Pathy, P, Fung, DS, Ang, RP, Chua, A, et Lam, C M. (2011). Effects of cognitive-behavioral therapy on anxiety in children with autism spectrum disorders: A randomized controlled trial. Child Psychiatry and Human Development,42, 634-649.

Ce résumé de recherche a été rédigé par Jennifer MacMullin pour la chaire de recherche sur le traitement et les soins des troubles du spectre autistique. Ce résumé de recherche et de nombreux autres se trouvent sur le site asdmentalhealth.ca/research-summaries.

Reproduit avec la permission du Dr Jonathan Weiss (Université York). Ce résumé de recherche a été élaboré grâce au financement de la chaire de recherche sur le traitement et les soins des TSA. La chaire a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada en partenariat avec Autism Speaks Canada, l’Alliance canadienne des troubles du spectre autistique, Santé Canada, le Réseau pour la santé du cerveau des enfants (anciennement NeuroDevNet) et la Fondation Sinneave Family. Cette information a été publiée à l’origine dans le blogue Autism Mental Health (santé mentale des autistes) (https://asdmentalhealth.blog.yorku.ca).

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