Ce que vous devez savoir
Les
adultes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) s’intéressent à
la sexualité. Leurs comportements sexuels et leur compréhension du
vocabulaire employé ressemblent à ceux des autres adultes, mais on
dénote des différences en matière d’orientation sexuelle.
Quel est l’objet de la recherche?
Peu
d’études analysent les comportements sexuels et l’orientation sexuelle
des adultes autistes. La recherche dans ce domaine est importante, car
ces adultes n’interagissent pas socialement et ne communiquent pas,
que ce soit verbalement ou non, de la même manière que les autres
adultes. Des études ont démonté qu’en matière de sexualité, on note
des différences entre les adultes ayant un TSA et les autres adultes
en général.
Qu’ont fait les chercheurs?
Dans
le cadre de cette étude, les chercheurs ont comparé deux groupes. L’un
était composé d’adultes avec un trouble du spectre de l’autisme (82),
et l’autre d’adultes neurotypiques (282). Les participants ont rempli
un sondage en ligne comprenant des questions démographiques ainsi que
des questions sur :
• leurs connaissances en matière de sexualité (vocabulaire);
• leurs expériences sexuelles (du simple baiser à la pénétration); et
• leur orientation sexuelle (hétérosexualité, bisexualité, homosexualité, asexualité).
Chaque type d’orientation sexuelle a été évalué en fonction du degré avec lequel le participant approuvait cette orientation.
Qu’est-ce que les chercheurs ont trouvé?
Les
chercheurs ont conclu qu’il n’y avait pas de différences entre les
adultes ayant un TSA et les autres en matière d’expériences sexuelles et
de compréhension du vocabulaire employé. En outre, les adultes
autistes étaient considérablement plus enclins que les autres à
attribuer des scores élevés aux mesures de :
• la bisexualité (moyenne du groupe avec TSA = 4,47; moyenne du groupe témoin = 1,60);
• l’homosexualité (moyenne du groupe avec TSA = 4,71; moyenne du groupe témoin = 1,16); et
• l’asexualité (moyenne du groupe avec TSA = 1,29; moyenne du groupe témoin = 0,27).
Ils
ont également comparé les données entre les participants et les
participantes ayant un TSA. Il y avait peu de différences, sauf dans le
cas de l’hétérosexualité. En effet, ils ont conclu que les
participantes ayant un TSA présentaient un score nettement plus bas
sur l’échelle de l’hétérosexualité que les participants ayant un TSA.
On ne trouvait pas cette différence entre les hommes et les femmes du
groupe témoin.
Comment pouvez-vous utiliser cette recherche?
Cette
étude révèle que l’orientation sexuelle peut s’exprimer différemment
chez les personnes autistes, ce qui permet de mieux comprendre le lien
entre la sexualité et le TSA. En outre, les hommes et les femmes ayant
un TSA ne perçoivent pas l’hétérosexualité de la même manière. Cette
étude peut servir aux cliniciens, aux parents, aux travailleurs de
soutien et, plus important encore, aux personnes autistes.
Au sujet des chercheurs :
Laura
Gilmour est étudiante diplômée en psychologie de l’éducation à
l’Université Grant MacEwan; ses recherches portent principalement sur
l’éducation spécialisée et les TSA. Laura a reçu un diagnostic de
syndrome d’Asperger; elle tient un blogue où elle discute des articles
portant sur les TSA (touchedbyanalien.blogspot.ca).
Dre Melike
Schalomon est professeure et directrice au département de psychologie
de l’Université Grant MacEwan. Ses travaux de recherche portent sur la
neuroanatomie comparative et la sexualité humaine.
Dre Veronica
Smith est professeure adjointe dans le domaine des études
psychologiques en éducation au sein du département de psychologie de
l’éducation de la faculté de l’éducation de l’Université de l’Alberta.
Références
Ce résumé de recherche a été rédigé par Michelle Viecili pour la chaire de recherche sur le traitement et les soins des troubles du spectre de l’autisme. Ce résumé de recherche et de nombreux autres se trouvent sur le site asdmentalhealth.ca/research-summaries.
Reproduit avec la permission du Dr Jonathan Weiss (Université York). Ce résumé de recherche a été élaboré grâce au financement de la chaire de recherche sur le traitement et les soins des TSA. La chaire a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada en partenariat avec Autism Speaks Canada, l’Alliance canadienne des troubles du spectre autistique, Santé Canada, le Réseau pour la santé du cerveau des enfants (anciennement NeuroDevNet) et la Fondation Sinneave Family. Cette information a été publiée à l’origine dans le blogue Autism Mental Health (santé mentale des autistes) (https://asdmentalhealth.blog.yorku.ca).